Le gouvernement français a rendu publiques lundi soir les déclarations de patrimoine de tous ses membres dans une démarche inédite, conséquence de l'affaire Cahuzac, le ministre qui avait caché son compte suisse et qui a, en conséquence, été écarté du gouvernement et mis au ban par ses amis. Cette démarche a été décidée pour restaurer la confiance entre le monde politique et les citoyens français. Les biens des ministres ont même été publiées sur internet (www.declarations-patrimoine.gouvernement.fr), ces déclarations recensent les biens immobiliers, mobiliers ou encore véhicules que possèdent les 37 ministres et le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault. D'après les sondages, une majorité de Français est favorable à cette publication après le scandale des mensonges de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac sur sa possession d'un compte bancaire secret à l'étranger, même si une partie de la classe politique dénonce un « voyeurisme ». « Dans toute une série de pays, cette transparence existe et elle est entrée dans les mœurs », souligne l'entourage du chef du gouvernement. Le président français, François Hollande avait, quant à lui, déjà publié son patrimoine, à l'occasion de l'élection présidentielle en mai 2012. Ils ont de ce fait tout à fait raison, nos politiques et nos ministres, de ne pas regarder ni se comparer aux ministres européens. Ils préfèrent, et de loin, imiter les politiques des monarchies du golfe qui brillent par le flou qui entoure leurs avoirs et même leurs desseins. Malheureusement, pour nos politiques, la loi tunisienne exige d'eux de faire étalage de leur patrimoine, faute de quoi, ils pourraient se voir démis de leurs fonctions. Et d'après cette loi, il ne leur reste plus que quelques jours pour se plier à cette exigence. Mais la plupart d'entre eux ne semblent pas empressés par l'affaire. Car comment pourraient-ils expliquer la provenance de leurs biens, eux qui n'ont eu de cesse de crier famine et de revendiquer qu'ils ont été des décennies durant, victimes du système qui a obligé quelques uns d'entre eux à vendre du persil ? Comment pourraient-ils, surtout, regarder dans leurs yeux, leurs camarades de lutte, leurs supporters et ceux qui avaient voté pour eux, qui sont, eux, vraiment restés sur le carreau ?