Les écarts flagrants entre les notes obtenues en cours d'année et dans les examens nationaux intriguent aussi bien les parents que les élèves. L'affaire n'est pas nouvelle. On a pu le constater lors de la correction des copies par des professeurs différents. La question se pose avec plus d'acuité lorsqu'il s'agit d'une matière littéraire. Un sujet de dissertation, par exemple, ou de philosophie peut être évalué de façon différente par deux professeurs. Notation subjective Au bac, justement, on procède à la double correction dès que la note est en deçà d'un certain seuil. Ce garde-fou est nécessaire pour garantir les droits des candidats. Mais, ce qui risque de jeter un certain discrédit sur l'opération d'évaluation des efforts des élèves, c'est la multiplication des «erreurs» et des notes qui ne reflèteraient pas le «vrai» niveau de l'élève. Des parents ont constaté que leurs enfants ont été lésés par les notes qu'ils ont obtenues à l'examen du bac. L'épreuve de français pour certaines sections a entraîné des notes de loin différentes de celles qu'ils avaient au cours de l'année. Et, qui plus est, ces élèves sont issus d'établissements pilotes ! De là à remettre en cause leur compétence et celle de leurs professeurs il y a loin. À qui la faute ? À l'élève ? À son professeur ? Aux correcteurs ? La réponse est difficile à trouver. Tout le monde est désemparé. L'explication officieuse prétend que l'évaluation en classe est quelque peu subjective. Il y a, toujours, ce lien affectif entre l'enseignant et son élève qui peut intervenir dans l'attribution de l'appréciation. Autrement dit, on pourrait, même, parler de notes de complaisance. Mais quand bien même ce phénomène existerait il ne pourrait pas entraîner des écarts aussi grands que ceux constatés dans certaines copies. On imagine très mal qu'un élève obtienne presque régulièrement des notes allant de 16 à 18 / 20 (dans un devoir de français, par exemple) et que ce même élève n'obtienne qu'un simple 10 / 20, voire moins que cela à l'examen. Choix des correcteurs La même remarque est valable pour les candidats de la neuvième. Eux aussi ont subi ce qu'ils considèrent comme une injustice. Il est vrai que des matières comme les matières scientifiques ne posent, apparemment, pas les mêmes problèmes parce que les barèmes sont stricts et, par conséquent, facilement, applicables. Par contre, là où la subjectivité du correcteur entre en jeu c'est dans les matières littéraires où la controverse est grande. Comment peut-on expliquer cette anomalie ? Selon les méthodes appliquées, la correction dans les examens obéit à des règles bien ancrées dont le choix des correcteurs. Ces derniers seraient choisis parmi les enseignants qui ont des classes terminales (pour le bac) et des classes de Neuvième ou de Sixième pour les autres examens. Le critère d'ancienneté est, également, requis. Il reste, toutefois d'autres paramètres tels que les conditions de correction, l'état psychologique du correcteur ... Tous ces paramètres entrent en jeu pour fixer une note plus ou moins objective. Dans le cas où toute les conditions sont réunies, aucun problème ne peut surgir et pousser un professeur à attribuer une note qui ne soit pas celle méritée. Par exemple, une étude de texte en français comprend, généralement, une partie «compréhension» et une partie rédaction. Dans la première, un élève moyen peut grappiller quelques points. Dans le bac, la partie rédaction est notée sur dix. Il est difficile qu'un candidat ne parvienne pas à décrocher la moyenne ou, au pire des cas, deux ou trois points. En d'autres termes, un élève, qui travaille régulièrement, doit logiquement avoir une note proche de celle qu'il a en cours d'année. Mais, il ne serait pas logique que l'écart soit très voyant au point de susciter l'étonnement et la surprise. C'est ce qui devrait pousser les autorités à mieux cerner le problème pour essayer d'enlever tout doute ou toute suspicion sur la crédibilité des examens.