Un nombre de congressistes participant au 15ème congrès national de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), ont exprimé leur mécontentement et leur indignation au vu des agissements qui accompagnent les opérations d'élection des membres du nouveau bureau exécutif de la centrale patronale. «Certaines parties ont sciemment écarté les congressites des gouvernorats de Sidi Bouzid et Kasserine (centre ouest), du Kef et de Siliana (nord ouest) ainsi que d'autres régions du pays », ont déclaré ces congressistes. «Empêcher l'accès des représentants de ces régions au bureau exécutif sert les intérêts des ces parties », ont -t-ils indiqué, menaçant même, devant les médias nationaux de «boycotter les travaux du 15ème congrès de l'UTICA si rien n'est fait pour mettre fin à ces agissements». Dans une ambiance électrique, un nombre de congressistes ont émis des doutes sur «la crédibilité et la transparence» des travaux de ce congrès. Ils ont, en outre, accusé ouvertement «la présidente sortante de l'UTICA Wided Boucahmaoui d'être derrière ces agissements », affirmant que «la machine du RCD (ancien parti au pouvoir) est encore opérationnelle». Plusieurs congressistes des unions régionales de Sidi Bouzid, du Kef, de Kasserine, de Jendouba (nord ouest), de Sfax (centre est), Tozeur (Sud ouest) et Médenine (sud est), ont été unanimes à souligner l'existence d'agissements entravant l'exercice libre et transparent de l'opération électorale. «Montrant des listes électorales fin prêtes », Mohamed Abdelkhalek El Hamdouni, membre du bureau exécutif de l'Union régionale du gouvernorat de Sidi Bouzid et candidat au bureau exécutif de l'UTICA, a fait part, à la TAP, de ses doutes concernant la crédibilité de ce congrès. « Ces listes prouvent que les élections ne seront pas transparentes et crédibles», a-t-il soutenu. «Les régions de l'intérieur, dont notamment Sidi Bouzid,Kasserine et Jendouba, ont été écartées afin d'empêcher l'accès de leurs représentants au bureau exécutif de la centrale patronale », selon ses dires. M. El Hamdouni a clairement accusé la présidente sortante de l'UTICA, indiquant « qu'elle a déjà choisi le groupe avec lequel elle compte travailler et s'allier». Dans une déclaration à l'agence TAP, Maher El Hidri, trésorier de l'union régionale du Kef, a affirmé que les listes nominatives des candidats qui circulent entre les congressistes, est une preuve que «les travaux du congrès ne sont pas sérieux». Il a, en outre, ajouté que le nom du prochain président de l'UTICA « est déjà connu », expliquant ses propos par l'existence de groupements et d'alliances entre plusieurs candidats. Pour sa part, Slim Ghorbel, membre du bureau sortant et candidat au nouveau bureau exécutif, a nié toutes les accusations, précisant qu'il n'y a pas de listes prêtes. Les dossiers ont été présentés selon le nouveau statut de l'UTICA lequel stipule que la candidature doit être personnelle et individuelle », a t-il soutenu, ajoutant que les candidats ont le droit » de former des listes et des groupes afin d'obtenir le plus grand nombre de voix ».