On savait que les pays du Golfe, riches en ressources hydrauliques, entretenaient, en toute discrétion, des rapports avec Israël, grand allier stratégique des Etats-Unis. Mais de là à le dire ostentatoirement, il y a un pas qui a été vite franchi par le bouillonnant prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane qui a affirmé que le Royaume saoudien partageait de nombreux intérêts avec l'entité sioniste. Dans un entretien accordé au journal américain, "The Atlantic", le prince héritier, qui avait récemment arrêté plusieurs centaines de membres de la famille royale et de responsables dans le cadre une opération main-propre dont le but inavoué est d'asseoir son pouvoir, a affirmé que les pays du Golf gagneraient à signer tout accord de paix avec l'Etat hébreu. Il a souligné aussi qu'Israël avait le droit de vivre en paix et d'avoir un territoire, assurant que le peuple juif devrait disposer d'un Etat-Nation. Lors de cette interview, le seul ressentiment qu'il a manifesté à l'égard d'Israël est son inquiétude sur le sort de la Mosquée d'Al-Qods (Dôme) et sur le droit des Palestiniens d'avoir un territoire. Quid des violations que subissent les Palestiniens depuis plus de soixante ans? Qu'en est-il du comportement hors-la-loi adopté par l'Etat d'Israël qui foule aux pieds les résolutions et conventions internationales? Cet entretien intervient alors que l'Etat sioniste a réprimé dans le sang une manifestation de Palestiniens à Gaza, à l'occasion de la journée de la terre, tuant 17 personnes. Israël a refusé toutes les injonctions des Nations unies et de l'Union européenne pour mener une enquête indépendante, suite à la mort suspecte de ces manifestants, tués à balles réelles. Il semble que le prince héritier saoudien soit aveuglé par son animosité à l'égard de l'Iran qui l'amène à accepter et à faire toutes les concessions pour isoler Téhéran, ennemi juré du Royaume.