Le ministre des Affaires Etrangères du Maroc a adressé une lettre de contestation à son homologue Suisse après l'acceptation de la Suisse d'une demande émanant du mouvement rebelle du Front Polisario. Une déclaration du Front Polisario relative au respect du droit des Conventions de Genève a été acceptée par le Conseil fédéral suisse. Cette décision fait du Polisario, jusqu'à maintenant considéré comme un mouvement rebelle ou de libération, un sujet de droit international et seule « autorité représentant le peuple du Sahara Occidental ». Accusations contre la Suisse Dans sa lettre le ministre marocain annonce que « le Gouvernement du Royaume du Maroc estime que le dépositaire [la Suisse] a outrepassé gravement ses prérogatives,... ». La Suisse est l'Etat dépositaire des Conventions de Genève. Elle est la gardienne de ces importantes conventions du droit humanitaire international, par lesquelles 195 pays s'engagent à respecter des règles lors de guerres et de conflits, par ex. des règles pour la protection des civils et des prisonniers. Fin juin de cette année le mouvement de libération du Sahara Occidental, le Front Polisario, a fait savoir qu'il entend respecter dorénavant les règles des Conventions de Genève et adhérer aux dites conventions. En tant que gardienne de ces conventions, la Suisse se devait de réceptionner et examiner la demande du Polisario, et comme, selon une déclaration écrite du Département Fédéral des Affaires Etrangères, « les conditions légales pour valider la déclaration du Polisario étaient remplies », la demande a donc été acceptée. Tension malgré le ton diplomatique La Maroc accuse la Suisse d'avoir pris position en faveur du mouvement rebelle. Le ton de la lettre marocaine, quoique diplomatique, ne laisse aucun doute sur la tension qui règne entre les deux pays. « Le Gouvernement du Royaume du Maroc a pris note, avec étonnement, ... » de la démarche de la Suisse, écrit le ministre marocain des Affaires étrangères.