Le Temps-Agences - La parlementaire démocrate grièvement blessée dans la fusillade survenue samedi en Arizona (sud-ouest des Etats-Unis) était "capable de respirer seule", mardi, alors que la famille du tireur sortait du silence et se déclarait "absolument désolée". Gabrielle Giffords a été grièvement blessée à la tête lors de la fusillade meurtrière survenue à Tucson pendant une réunion politique, qui a fait six morts -- dont une fillette de 9 ans et un juge fédéral -- et 14 blessés. "Je suis heureux d'annoncer qu'elle tient le coup", a déclaré lors d'une conférence de presse Michael Lemole, neurochirurgien à l'hôpital universitaire de (UMC) de Tucson. "Son état est le même qu'hier. Elle répond toujours à des commandes simples et nous avons pu diminuer les doses de calmants", a-t-il ajouté. "Elle est maintenant capable de respirer seule. La seule raison pour laquelle nous maintenons une assistance respiratoire, c'est pour protéger son système respiratoire, pour qu'elle ne souffre pas de complications, comme une pneumonie", a-t-il précisé. Peter Rhee, chef du service de chirurgie de l'UMC, a précisé que six victimes de la fusillade étaient encore hospitalisées. "L'une est dans un état critique (Mme Giffords), trois sont dans un état grave et les deux dernières vont bien", a-t-il dit. L'auteur de la fusillade, Jared Loughner, a été présenté pour la première fois devant la justice lundi, à Phoenix, capitale de l'Arizona. L'homme de 22 ans est poursuivi pour meurtres et tentatives de meurtres. Les mobiles de son geste restent inconnus. Alors que le président Obama s'apprêtait à faire le voyage de Tuscon hier, pour une cérémonie à la mémoire des victimes, la Chambre des représentants, dont est issue Mme Giffords, a annoncé qu'elle rendrait hommage, le même jour, aux victimes du drame. La Chambre devrait voter une résolution qui "condamne dans les termes les plus forts l'horrible agression". Alors que plusieurs voix à gauche se sont emparées de l'attentat pour dénoncer le parti républicain et les ultra-conservateurs du "tea party", les accusant d'avoir créé un climat incitant à la violence, la Chambre entend "réaffirmer le principe fondamental de la liberté d'expression". Elle "réaffirme son attachement à une démocratie à laquelle tout le monde peut participer, et dans laquelle l'intimidation et la violence ne peuvent faire taire aucun Américain". Dans un entretien à la BBC alors qu'il était en route pour Haïti, l'ancien président Bill Clinton a estimé que le drame de Tucson était "l'occasion pour (les Américains) de réaffirmer que les divergences politiques ne devraient pas dégénérer en diabolisation".