Le Temps-Agences - L'auteur de la fusillade en Arizona devait être présenté à un juge hier, au moment où l'Amérique s'arrête pour une minute de recueillement et de réflexion sur les circonstances du drame au cours duquel six personnes ont été tuées et une élue grièvement blessée. De Wall Street à la Maison Blanche, les Américains se sont recueillis pendant une minute à 17H00 HT, en mémoire des six personnes tuées, dont une fillette de 9 ans, ainsi qu'en hommage à la représentante Gabrielle Giffords, grièvement blessée, et aux 13 autres personnes blessées lors de la fusillade de samedi à Tucson. Devant la Maison Blanche, M. Obama et son épouse Michelle se sont recueillis, têtes baissées et visages fermes, alors que résonnait une cloche. Des centaines de personnes se sont recueillies au même moment sur les marches du Capitole, siège du Congrès, dont le drapeau était en berne. Michael Lemole, le neurochirurgien qui a opéré Mme Giffords, 40 ans, s'est dit "prudemment optimiste" sur son rétablissement. Il a souligné que la représentante était "capable de communiquer" avec les médecins en réponse à des "commandes simples". Le tireur, Jared Loughner, 22 ans, a été arrêté sur les lieux et inculpé dimanche par le procureur de l'Arizona de deux meurtres, celui de l'assistant de Mme Giffords et un juge fédéral, et de trois tentatives de meurtres. Le directeur du FBI, Robert Mueller, a averti que d'autres chefs d'accusation pourraient lui être signifiés "à mesure de l'avancée de l'enquête". Sans attendre de connaître les mobiles du tueur, de nombreux blogueurs de gauche se sont emparés de l'attentat pour dénoncer le parti républicain et les ultraconservateurs du "tea party", les accusant d'avoir créé un climat incitant à la violence. Mais les journaux peignaient le portrait d'un jeune homme mentalement très instable, auteur de vidéos et de textes bizarres diffusés sur Internet et rejeté par l'armée du fait de sa consommation de drogue. Jared Loughner avait été exclu l'an dernier d'une université où il suivait un cours de mathématiques, après avoir angoissé enseignant et élèves qui redoutaient clairement un massacre. "Quand j'écrivais au tableau, je me retournais rapidement pour voir s'il n'avait pas sorti une arme", a raconté l'enseignant, Benjamin McGahee, cité par le Washington Post. Jared Loughner avait été finalement renvoyé par la direction de l'université qui lui avait signifié qu'il pourrait revenir sur présentation d'un certificat psychiatrique précisant qu'il ne présente pas de danger pour la société. Peu de temps après son renvoi, le jeune homme a pu néanmoins acquérir sans problème l'arme avec laquelle il a commis le massacre.