Le 8 août a été une journée particulièrement triste du côté de l'hôtel Ezzahra. En effet vers 20h, le barman à l'Arizona, une taverne attenante à l'hôtel, aurait présenté un malaise suite à une glissade. Il était encore conscient, mais présentait une fracture du crâne. D'ailleurs il déclara à la direction, aux médecins du SAMU et à la police accourus à son secours avoir « glissé ». Il fut néanmoins transféré par le SAMU à l'hôpital Habib Thameur où sa femme le rejoignit. Ecoutons-la : « Sitôt arrivée à l'hôpital, j'ai constaté la gravité de l'état de mon mari. Il était affalé sur une chaise, la tête pendante sur la poitrine, du vomis entre ses pieds et complètement inconscient, dans le coma. J'ai constaté également des ecchymoses sur son avant-bras. A mes questions, le médecin de service m'a informée qu'il attendait encore le rapport du scanner. Mais devant la détérioration rapide de son état, on a décidé de le transférer à la Rabta en neurochirurgie. De sa chaise à l'ambulance, Am Ali le veilleur et moi l'avons amené dans nos bras ; point de chariot ou de fauteuil roulant ! A la Rabta où, mon mari, sur un chariot cette fois-ci, a commencé à respirer difficilement avec apparition de ronflements. On a fini par s'intéresser à son cas et on l'a acheminé vers minuit 35 en salle d'opération. A 4h 30 du matin, il regagna une chambre normale et fut mis sous une perfusion et une source d'oxygène. Pourquoi n'a-t-il pas été dirigé en réanimation dans une unité de soins intensifs comme de coutume en pareils cas ? Le lundi 20, douze jours après, il rendit l'âme après une lutte inégale avec la mort où les dés étaient pipés d'avance. Il a laissé deux orphelins : une fillette de douze ans arriérée mentale (trisomique) et un étudiant de 22 ans en informatique à l'ISET. Je réfute la thèse de la glissade qui n'aurait sûrement pas occasionné d'aussi importants dégâts. Selon mes informations, il aurait reçu un violent coup de bouteille sur la tête. Approche que cautionneraient les neurochirurgiens. Les résultats de l'autopsie seront rendus incessamment. Le dossier étant entre les mains de la brigade concernée, j'attends que la justice ait son dernier mot et que la lumière, toute la lumière, soit faite. Quant aux péripéties réelles ayant causé le décès de mon mari, j'estime également qu'il est anormal qu'une blessure grave du crâne survenue à 20h ne se fasse opérer qu'à...minuit et demi et ce à quelque 15 km de la capitale ! Une perte de temps monstre qui aurait participé un tant soit peu à la dégradation de l'état de santé de mon mari et hypothéqué ses chances de survie. »