La dame s'est empressée de se diriger au tribunal pour essayer de sauver son mari impliqué dans plusieurs affaires d'émission de chèques sans provisions. Elle aimait tant son époux et ne pouvait concevoir la vie séparée de lui. En consultant les dossiers d'inculpation et devant la gravité des accusations, elle s'est mise à sangloter dans un coin du grand hall du tribunal. Pourtant la dame n'était pas n'importe qui. Elle était responsable d'une société et connaissait parfaitement les aspects juridiques auxquels est confronté son mari. Elle était persuadée qu'il serait difficile de lui éviter l'incarcération. C'est dans ces moments d'errements qu'une personne normale peut tomber dans des pièges et particulièrement quand elle se trouve face à un individu sans foi ni loi qui profite de ces moments pour se présenter en tant que sauveur de la situation. Alors que les larmes coulaient des joues de la dame, un jeune homme, bien habillé, se présente pour lui en demander les raisons. Elle lui a relaté ses malheurs. Il l'a consolée en lui disant qu'il est avocat de métier et qu'il va user de tous ses pouvoirs et ses connaissances pour libérer son mari. Mais pour cela il faut mettre le paquet. Il faut de l'argent. La dame en désespoir de cause était prête à payer le prix. Sans hésiter, elle a remis au prétendu avocat la somme de deux milles dinars en espèces et un chèque de cinq milles dinars. Après l'échange des numéros de téléphones, il lui a promis de se retrouver le lendemain. Deux jours, trois jours, une semaine, ne voyant pas l'avocat. Elle l'a appelé à plusieurs reprises, pas de réponse. C'est ainsi qu'elle a été persuadée qu'elle a été victime d'une escroquerie. Elle s'est rendue au tribunal pour faire part de sa mésaventure à qui de droit. Alors qu'elle rodait dans les couloirs du palais, la voilà qu'elle tombe à pic avec le prétendu avocat. Elle l'a tenue et a lancé des cris stridents qui ont nécessité l'intervention des agents de l'ordre. Arrêté, le quadragénaire n'a pu que reconnaître son forfait. Fouillé ils ont trouvé dans sa mallette des dossiers appartenant à des avocats et également des demandes de liberté provisoires. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Devant le juge il a réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire. Il a demandé pardon. Son avocat a demandé des circonstances atténuantes. Il a déclaré que son client a regretté son geste. Il a remboursé l'argent escroqué à la dame. L'affaire a été reportée au 23 Septembre pour le prononcé du verdict.