Alors qu'elle était au marché de son quartier en train de s'approvisionner, une jeune dame a été intéressée par une discussion entre le vendeur et un quadragénaire lui tenant compagnie. Ce dernier lui expliquait sa façon de faire afin d'extirper les mauvais esprits. La dame, traversant une crise conjugale à cause des soubresauts de son mari qui la délaissait et lui rendait la vie difficile, s'est confiée au quadragénaire. Elle lui a fait part de ses souffrances et des efforts qu'elle a fournis pour que son mari reprenne le droit chemin. Saisissant au vol cette opportunité, le quadragénaire s'est lancé dans un récital qu'il avait appris par cœur. Il lui a fallu quelques instants pour lui annoncer que sa demeure est habitée par des mauvais esprits et que pour qu'elle arrive à récupérer son époux et pour que tout redevienne normal il faut chasser ces démons de la maison. Il lui a demandé de lui avancer la somme de 500 Dinars pour l'achat de quelques herbes. Puis il l'a accompagnée chez elle. Il a commencé par balbutier quelques phrases incompréhensibles puis a remis un talisman à la dame lui demandant de le déposer sous l'oreiller et lui a donné rendez-vous le lendemain aux alentours de dix heures du matin pour compléter la séance de chasse aux démons. Le lendemain, toute heureuse d'avoir enfin trouvé son sauveur, s'est mise a attendre l'arrivée de son « sauveur ». 1Oh, 11h, toute la matinée, toute la journée. Personne. Il n'est pas venu. Elle a essayé de le joindre par téléphone portable, aucune réponse. Le lendemain, après avoir vainement attendu, elle a compris qu'elle a été l'objet d'une escroquerie. Elle s'est rendue au poste de police pour relater sa mésaventure aux agents de l'ordre. Elle a déposé plainte en fournissant le signalement de l'escroc et en donnant surtout son numéro de téléphone portable. C'est donc grâce à ce numéro de téléphone que les auxiliaires ont pu l'arrêter. Il a avoué avoir réellement pris les 500 Dinars pour l'achat de quelques herbes qui se vendent à des prix très chers. Il a informé les enquêteurs qu'il exerce ce métier (illicite) depuis longtemps et qu'il n'a jamais escroqué les gens. Reconnu par la plaignante au cours d'une confrontation il a été impliqué d'escroquerie. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis et a été condamné à une peine d'une année de prison ferme avec obligation de rembourser à la dame la somme prise. Ayant fait opposition, il a été traduit de nouveau devant la juridiction estivale du tribunal de Tunis. Après l'interrogatoire de l'accusé et la plaidoirie des avocats le juge a confirmé le premier jugement.