Ayant roulé sa bosse un peu partout dans les circuits de l'escroquerie, ce quadragénaire a fini par être affiché comme tel dans les fichiers de la police nationale. Par conséquent, les agents n'étaient pas surpris lorsqu'ils avaient découvert qu'il était derrière l'escroquerie dont a été victime une paisible fonctionnaire habitant une cité huppée de la capitale. Se faisant passer pour un riche héritier, l'escroc a rapidement lié connaissance avec sa victime qui, au fil du temps, s'était laissée convaincre de la bonne foi du faux propriétaire terrien qui montrait des signes évidents d'aisance. Entre-temps, il a glissé à la dame l'idée qu'il désirait acquérir un logis dans la cité où elle résidait. Ils sont même allés ensemble pour visiter quelques appartements et villas proposés à la vente. L'une d'elles lui a tapé à l'œil. Seulement, lors d'une discussion ultérieure, l'escroc a expliqué à la dame qu'il était à court de liquidités et qu'il devait attendre les revenus de la récolte des grandes cultures pour pouvoir entamer les procédures d'achat. Pressée de le voir installé près d'elle, ce qui devrait consolider la relation entre-eux, la pauvre dame proposa de lui remettre la somme de vingt-cinq mille dinars à titre de prêt, pour entamer les procédures d'achat. Une fois le pactole empoché, les contretemps de l'escroc se multipliaient progressivement et les liens amicaux qui les rapprochaient s'étaient distendus au point que l'escroc est allé jusqu'à couper son téléphone. Le doute assaillit alors la victime qui, après avoir attendu un certain temps, s'est rendue au poste police pour raconter sa mésaventure, tout en fournissant dans le menu détail le signalement du faux riche héritier. Les enquêteurs n'ont pas mis alors beaucoup de temps pour l'arrêter. Le quadragénaire était suffisamment connu par les auxiliaires de la justice. Traduit devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis, l'accusé écopa d'une mise à l'ombre de trois années pour escroquerie. Interjetant appel, il comparut à nouveau devant la cour qui a confirmé la sentence.