Le fléau n'est pas nouveau. On peut même dire sans risque de se tromper qu'il régresse si on se fie aux procédures statistiques modernes de proportionnalité et en égard à la croissance démographique enregistrée en Tunisie. Il n'empêche que chaque Ramadan s'accompagne de la floraison de ce jeu de cartes " Nouffi " qui est prohibé par la loi du moment qu'il induit des paris clandestins. Durant la semaine écoulée, les différents tribunaux de Tunis ont examiné plus de vingt affaires de ce genre. Près d'une centaine de personnes ont été impliquées dans ces affaires entre parieurs et organisateurs de ces jeux. Les délits varient et diffèrent d'une affaire à l'autre. Il s'agit dans la majorité des cas de participation à des paris clandestins. Mais, il y avait aussi la préparation d'un lieu pour une pratique interdite par la loi qui est le pari clandestin. Cet organisateur présumé touche une quote-part sur chaque mise. Certains inculpés ont été arrêtés dans des cafés dont les gérants étaient impliqués avec eux. Mais la majorité s'adonnait le jeu à l'insu des gérants. C'est ce qui explique que deux employés de café ont été traduits avec les inculpés. Toutefois, il y a une bonne partie qui a pratiqué ces paris clandestins chez l'un d'eux qui aménageait une chambre pour le jeu. Tel ce jeune homme à la cité El Khadhra dont la maison ne désemplissait pas du coucher du soleil à l'aube. Ses voisins avaient marre du vacarme produit et étaient allés porter plainte à la police. La filature pratiquée a permis de découvrir le pot aux roses et les agents de police munis d'une commission rogatoire ont arrêté sept jeunes hommes en flagrant délit de pratique des paris clandestins. La majorité des affaires ont été mises à nu suite à des altercations entre les joueurs qui s'accusaient de tricherie. D'ailleurs, l'inculpation d'échange de violences a accompagné celle du pari clandestin dans plusieurs dossiers. Les peines prononcées ont varié entre un mois et six mois de prison ferme en plus d'amendes diverses.