Il y avait foule en ce dimanche 26 octobre, à l'école primaire «Ibn Mandhour» à El Mourouj I qui s'est muée pour la circonstance en centre à neuf bureaux de vote. A 11h du matin, l'affluence n'était pas assez dense et les files d'attente n'étaient pas aussi longues. L'ambiance n'a rien à voir avec celle de 2011, où l'engouement était au sommet, et jusqu'à ce jour gravé dans tous les esprits. Et la passion d'autrefois pour des lendemains meilleurs l'emportait manifestement sur la patience des citoyens qui y venaient aussi nombreux comme jamais. Mais, le rendez-vous d'hier tel que constaté par certains observateurs demeurait, ainsi, mi-figue mi-raisin, avec peu de satisfaction dégagée sur le plan organisationnel. Quelques lacunes ici et là En fait, tout se passait sous haute protection sécuritaire. Près de cinq mille électeurs sont déclarés inscrits dans ce centre de vote. Son chef, Hassen Ben Nejma, a qualifié cet événement de fête électorale qui devait se poursuivre jusqu'à 18h, heure de clôture de toute l'opération électorale. Il a estimé que la participation semblait respectable dont le taux à l'échelle du centre avoisinait en cours de matinée 40 % . Ses pronostics ont été confirmés en début d'après midi par le président de l'Isie, Chafik Sarsar, quand il a révélé des résultats préliminaires par circonscription. Celle de Ben Arous récoltait déjà un taux de participation dépassant les 60 %. Une moyenne révélatrice, si l'on peut dire, d'une certaine implication citoyenne dans la décision de l'avenir immédiat de la Tunisie. De là procède l'engagement de se rendre aux urnes auxquelles revient le dernier mot. Au fur et à mesure, les électeurs arrivés sur les lieux n'ont pas trouvé de difficulté pour y accéder. Certes, l'affichage des bureaux de vote existait et le classement des rangs propres à chacun des inscrits aussi. N'en déplaise, il y avait toujours de quoi se plaindre. Du moins, l'on a entendu certains électeurs parler des lacunes enregistrées ici et là. L'un d'entre eux avait reproché le non-affichage de son nom, bien qu'il soit inscrit sur le registre des électeurs établi par la municipalité de la place. Faute de coordination ou absence de vérification, remarque-t-il. Et en tout état de cause, cela relève de l'abus et de l'improvisation. Sous le regard vigilant des observateurs, l'opération de vote se faisait dans la sérénité. Sans problème, sauf le cas isolé d'un électeur dont le nom sur la carte d'identité ne correspondait pas à celui sur la liste des inscrits. D'autres cas d'électeurs analphabètes ayant voulu être accompagnés jusqu'à l'isoloir ont été également relevés par les observateurs. Elections réussies sur le plan logistique et sécuritaire Représentant des partis politiques en lice ou relevant des organisations de la société civile, ceux chargés du contrôle semblaient veiller au grain. M. Abdelbaki Bekkari, du parti Ennahdha, était venu avant même l'heure d'ouverture. A ses yeux, rien n'a été signalé jusqu'à midi, moment où plus de la moitié ont déjà voté sur le total des inscrits pour un seul bureau. Mme Zoubeïda Nakib, du Front populaire, partage le même avis, affirmant n'avoir relevé aucune dérive ni infraction. Pour elle, l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions. L'observatoire Chahed, représenté en la personne de M. Mahmoud Laâbidi, était aussi présent. M. Laâbidi avait choisi d'être sur place, sans trop se déplacer dans les autres bureaux du centre, afin que les rapports de contrôle à réaliser ultérieurement soient plus précis et objectifs. «L'organisation était telle que l'opération de vote a été qualifiée de réussie aussi bien au niveau logistique que sécuritaire...», a-t-il fait remarquer, sans avoir pu constater la moindre défaillance. Toutefois, l'observatrice de Nida Tounès était tellement retenue qu'elle n'avait évoqué aucun point négatif enregistré. Alors qu'un des observateurs nahdhaouis nous a confié qu'une électrice avait tenté certaines manipulations en faveur de Nida Tounès.