La première édition du Forum social des jeunes Tunisiens a été l'occasion pour les jeunes de discuter des problématiques qui les concernent et de proposer des alternatives. 200 participants, militants d'associations, ONG et organisations syndicales de différentes régions de la Tunisie, ont présenté leurs activités et proposé des animations pendant trois jours, du 28 au 30 mars, au Centre international scout de Borj Cédria. Plusieurs thèmes ont été abordés, tels que les droits économiques et sociaux, le droit d'accès à l'information ou encore les médias libres. Le forum social des jeunes Tunisiens s'inscrit dans le cadre de la préparation d'un forum social euro-méditerranéen en Tunisie. Il vise également à «rassembler les jeunes, soulever certaines problématiques, échanger les idées, proposer des alternatives et les faire connaître», explique Zied Zarray, membre du comité d'organisation et président de l'association Réseau alternatif des jeunes – Tunisie (RAJ). Plus tard, «des manifestations seront organisées pour défendre et diffuser les idées de la jeunesse tunisienne». Plus de 40 ateliers ont été proposés aux visiteurs. Le Raj - Tunisie et l'Observatoire tunisien de l'économie ont organisé un atelier de réflexion sur l'exploitation du gaz de schiste. Une spécialiste en géologie a présenté la technique de fracturation hydraulique et ses conséquences désastreuses sur l'environnement et la santé. Des membres de l'observatoire ont révélé que cette technique est utilisée en Tunisie depuis quelques années. Un projet de loi pour mettre en place un moratoire sur la technique de fracturation hydraulique a été déposé en février mais n'a pas encore été discuté à l'ANC. «Il faut que la société civile se mobilise pour que cette loi soit votée et appliquée», affirme une militante au sein de l'association. Lutter contre les discriminations Certaines ONG, telles que Amnesty International, ont profité de l'événement pour présenter leurs campagnes en cours. «Avec la campagne Mon corps, mes droits en Tunisie, on vise à changer ou abolir les articles 239, 227 bis et 218. Ces articles donnent la possibilité aux criminels d'épouser leur victime après l'avoir violée ou kidnappée pour éviter les poursuites», explique Nessrine M'barka Hsan, coordinatrice de programmes à Amnesty International. «On veut aussi qu'une loi criminalisant le viol conjugal soit créée». D'autres problèmes de société ont été abordés lors du forum, notamment le racisme, grâce à un débat initié par l'association Mnemty de lutte contre les discriminations raciales. La plupart des participants au forum étaient des Tunisiens mais quelques étrangers ont répondu à l'appel. Maali Ahmed Baba, sahraouie, est venue accompagnée de six de ses concitoyens «pour soutenir les jeunes Tunisiens et faire connaître l'histoire du peuple sahraoui, en particulier la question de la colonisation par le royaume du Maroc». Le prochain Forum social en Tunisie, prévu pour la fin du mois d'août, devra être plus «ouvert sur le monde», puisqu'il sera dédié aux jeunes des deux rives de la Méditerranée.