Les jeunes ne disposent pas d'espaces bien équipés répondant à leurs besoins en matière de loisirs et d'éducation. Après leurs études, ils sont obligés de se rabattre sur les cafés pour discuter, regarder la télévision ou jouer aux cartes. Les lycéens et les chômeurs de différentes catégories sociales sont obligés ainsi de se côtoyer pour échanger des points de vue et s'amuser pendant des heures. Le manque d'établissements de loisirs et d'éducation manque de façon significative dans les régions intérieures, même si dans les grandes villes la situation n'est guère meilleure dans la mesure où les jeunes se regroupent essentiellement dans les cafés et rarement dans les publinets. Aujourd'hui, chaque famille dispose d'un ordinateur voire plus et aucun membre n'a envie d'aller naviguer dans un publinet. Quant aux maisons de la culture ou les bibliothèques, ils sont presque désertés. Les programmes proposés ne semblent pas retenir l'intérêt de cette frange de la société. Malgré la révision des activités proposées en intégrant les technologies numériques, ces établissements ne font pas encore le plein. La participation des jeunes à la politique est également limitée. Nombreux jeunes sont intéressés par le football et sont passionnés par les réseaux sociaux. Ils se sont convertis en journalistes pour filmer avec leur portable des scènes originales et les diffuser sur ces réseaux. C'est une activité exaltante qui exige beaucoup de curiosité et d'habileté. Tous les sujets les interpellent à commencer par la politique, les grèves, les sit-in... Un accompagnement pour éviter les dérapages Après la révolution, un portail a été mis à la disposition des jeunes pour qu'ils puissent s'exprimer sur divers sujets ayant trait à la politique, à l'économie, à la culture...Mais les jeunes retournent toujours à leurs premières amours, en l'occurrence les réseaux sociaux qui ont contribué dans une large mesure à déclencher la révolution. Les jeunes veulent se sentir libres et seuls responsables de leur destin. Parallèlement, les établissements de la jeunesse, qui ont été endommagés, ont fait l'objet d'une rénovation dans l'espoir d'attirer ces jeunes en mal de loisirs. Dans certaines régions intérieures, c'est le désert culturel vu l'absence des maisons de jeunes et d'activités en rapport avec l'ambition de ces lycéens et étudiants qui sont assoiffés de culture et surtout de connexion au réseau Internet qui est devenu indispensable de nos jours. D'après les chiffres disponibles, le nombre des maisons de jeunes créées dans plusieurs délégations a atteint 313 en 2011 contre 310 une année plus tôt. L'infrastructure est certes utile mais n'est pas insuffisante pour répondre aux besoins exprimés par les jeunes. Ces établissements doivent être dotés d'ordinateurs connectés au réseau Internet à haut débit ainsi que de toutes les commodités d'usage avec un encadrement et un accompagnement d'un personnel qualifié pour éviter les dérapages, c'est-à-dire l'accès à des sites prohibés. Les politiques menées par le passé n'ont donc pas réussi à atténuer les disparités entre les régions, ni à attirer les jeunes vers ces établissements qui ont nécessité des sommes faramineuses pour leur construction. L'objectif fixé pour la période à venir est d'améliorer l'infrastructure destinée à la jeunesse – ou de la développer – dans toutes les régions dans le cadre de l'égalité des chances. Car tous les Tunisiens, qu'ils habitent dans les grandes villes ou dans des villes de l'intérieur voire dans le milieu rural, ont le droit de bénéficier de toutes les commodités, y compris les technologies numériques. Autrement, l'exode va se poursuivre vers les grandes villes, ce qui va avoir des impacts négatifs sur les régions de l'intérieur qui manquent déjà de plusieurs équipements. L'Etat avait programmé, l'année dernière, la construction de 16 nouvelles maisons de jeunes dans les délégations qui en manquent et de réhabiliter 55 autres dans les différentes régions du pays avec un relookage des façades. Les programmes proposés devraient être revus pour introduire les activités de loisirs, d'animation et sportives. Elles devraient être équipées d'ordinateurs de dernière génération qui seront connectés à Internet à haut débit. Des récepteurs de télévision à écran géant capables de capter les chaînes cryptées avec utilisation d'une carte d'abonnement pourraient être intégrés également dans ces établissements qui ont été longtemps boudés par cette frange de la population qu'elle soit active ou non. Même la gestion de ces établissements serait revue avec l'implication des représentants de la société civile pour assurer un meilleur rendement et redonner vie à ces espaces de découverte, de dialogue et d'échange. Des cadres compétents seraient affectés à ces maisons pour qu'ils contribuent à adapter les différents moyens matériels aux aspirations des visiteurs.