Il s'agit de classifier les institutions de la jeunesse en trois catégories, à savoir les maisons des jeunes et les unités régionales d'animation des jeunes, les établissements publics de la jeunesse et les établissements privés des jeunes Des établissements publics des jeunes à caractère administratif bénéficiant d'une autonomie financière en plus d'une contribution provenant du budget de l'Etat Les jeunes, lycéens ou étudiants, préfèrent souvent passer leur temps libre, après les études, dans les cafés dont le nombre ne cesse d'augmenter au fil des années dans tous les quartiers. Les amis se réunissent ensemble pour discuter de leurs études et de leurs projets loin des regards des parents. Ils ont leur monde qu'ils ne sont pas près de partager avec «les intrus». C'est dans le café qu'ils peuvent regarder également des matchs de football, sport public numéro un, qui ne sont retransmis que par les chaînes payantes. Parfois, ils jouent aux cartes pendant des heures, fument narguilé ou cigarettes pour tuer le temps. Faute d'espaces adaptés à leurs besoins, ces jeunes se rabattent donc sur les cafés, notamment pendant la période hivernale où il n'est pas possible de fréquenter les squares et les jardins publics qui sont également des endroits privilégiés par cette catégorie de la population. Et dire que pendant des années, l'Etat a consacré des structures aménagées et équipées, en l'occurrence les maisons des jeunes qui sont passés par deux phases importantes. Les programmes proposés étaient d'abord très simples, se limitant à la constitution de clubs de théâtre, de cinéma, de dessin pour accaparer l'attention de ces lycéens pendant leurs heures de loisirs. Cependant, les équipements mobilisés étaient souvent dérisoires et ne permettaient pas de s'adonner aux diverses activités dans les normes. Progressivement, les jeunes ont commencé à déserter les maisons des jeunes dans lesquelles ils ne trouvaient plus ce qu'ils espéraient. Durant des années, ces structures ont été laissées pour compte vu les programmes proposés qui ne répondaient pas aux nouvelles exigences des jeunes... Assoiffés de découvertes en utilisant la Toile C'est alors que les autorités publiques ont jugé nécessaire d'introduire certaines innovations afin d'intéresser les jeunes après avoir effectué une consultation pour connaître leurs besoins et leurs attentes. De nouveaux programmes ont été ainsi conçus avec l'introduction de matériel et d'équipements considérés comme « modernes ». En effet, les programmes concernant les technologies de l'information et de la communication avec connexion haut débit à Internet et l'apprentissage des langues étrangères y ont été introduits. Les jeunes ont été appelés, cependant, à s'acquitter d'une contribution symbolique pour s'adonner à certaines activités, question de les valoriser. Cette rénovation des maisons des jeunes a concerné essentiellement le Grand-Tunis et les grandes villes, mais pas les régions de l'intérieur de la République qui sont restées marginalisées dans la mesure où la population qui y réside n'a pas accès à Internet et ne bénéficie pas des avantages accordés aux habitants des grandes zones urbaines même si les autorités compétentes ont essayé tant bien que mal d'accorder une attention particulière à ces régions reculées pour proposer certaines activités grâce aux bus culturels itinérants qui sillonnaient plusieurs lieux. Les activités proposées étaient limitées mais cela faisait le bonheur d'une partie des jeunes qui sont assoiffés de découverte en utilisant la Toile. Après la révolution et à la faveur du décret promulgué et relatif aux structures publiques de la jeunesse, il a été possible de classifier les institutions de la jeunesse en trois catégories, à savoir les maisons des jeunes et les unités régionales d'animation des jeunes, les établissements publics de la jeunesse et les établissements privés des jeunes. Cette division devrait permettre de mieux cerner les besoins des jeunes pour pouvoir les satisfaire en conséquence. D'ailleurs, ledit décret fixe les champs d'intervention de ces institutions en matière d'application de la politique générale de l'Etat dans le secteur de la jeunesse. Des prérogatives précises sont définies pour ces établissements comme, par exemple, l'organisation d'activités d'animation, d'accompagnement, d'orientation et de loisirs. L'objectif recherché, en fin de compte, étant d'alléger la charge relative à la gestion de ces structures aux niveaux financier et administratif. Il vaut mieux favoriser la décentralisation et la déconcentration pour que les programmes soient appliqués au niveau régional, voire local, en s'adaptant mieux à la situation de la région. Ainsi, un caractère associatif est-il donné aux conseils d'administration concernés. Une nouvelle catégorie d'établissements, en l'occurrence les établissements publics des jeunes à caractère administratif bénéficiant d'une autonomie financière en plus d'une contribution provenant du budget de l'Etat, sera créée. Les maisons des jeunes et les unités régionales d'animation des jeunes seront dirigées par des conseils de direction à caractère social, suivant un statut type adopté sur décision du ministre de la Jeunesse. Cette nouvelle organisation des structures destinées aux jeunes devrait regrouper les jeunes habitant un même quartier autour des questions qui peuvent les intéresser comme, à titre d'exemple, celles qui concernent l'emploi, les prix et l'équité sociale dans le cadre de journées d'information et de sensibilisation, et ce, en plus des activités de loisirs. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication doivent occuper la part du lion dans ces activités vu l'intérêt sans cesse croissant des jeunes pour ce secteur.