La plupart des automobilistes n'ont montré aucune résistance, acceptant d'appliquer la nouvelle loi sur la ceinture de sécurité. La nouvelle loi sur l'obligation du port de la ceinture de sécurité en zone urbaine est entrée en vigueur le 27 avril dernier. Depuis une semaine, la police veille au grain, patrouillant sur les grands axes routiers de la capitale comme celui de la route M'nihla direction l'hypercentre Géant ou l'autoroute X20 qui dessert jusqu'à l'Ariana, afin de veiller à l'application de cette loi qui a été adoptée pour renforcer la sécurité des automobilistes sur les routes. Plusieurs contrôles ont été effectués sur les routes par des agents de la police qui ont remarqué que certains automobilistes, en infraction avec la loi, ne portaient pas leur ceinture au niveau du carrefour menant vers Riadh Ennasr. «Les automobilistes que nous avons verbalisés au motif de non-port de la ceinture de sécurité ont affirmé ne pas être au courant de l'obligation du port de la ceinture, alors que tous les médias l'ont annoncée», a observé, d'un ton sceptique, l'un des agents en poste au niveau de ce carrefour. Unanimité, mais... La Presse est allée à la rencontre de nombreux individus qui empruntent la route quotidiennement. Cadre supérieur dans une banque, Nabil affiche son enthousiasme : «Le port de la ceinture de sécurité devrait être obligatoire pour tous les passagers du véhicule, notamment ceux assis à l'arrière vu la présence d'enfants exposés à tous les dangers. De plus, il faut inculquer, dès le plus jeune âge, les notions de sécurité routière et du port de la ceinture de sécurité. Comme le fait si bien l'Association des ambassadeurs de la sécurité routière depuis 2013, à travers ses actions et ses campagnes de sensibilisation dans les grandes surfaces». Un étudiant en mastère finance, habitué à prendre la route pour se rendre en boîte de nuit ou chez des amis, juge qu'il était temps d'adopter une loi sur l'obligation du port de la ceinture, vu le nombre élevé d'accidents sur les routes. « C'est une très bonne initiative qui rejoint celle des pays développés. Pour ma part, je ne la mettais pas du tout, mais désormais je la mets. Parce que je ne veux pas risquer une amende. Depuis que je la porte, je me sens plus en sécurité ». Un homme averti en vaut deux. Fayçal, un jeune designer graphique dans une boîte de communication, s'était préparé des semaines à l'avance au port obligatoire de la ceinture de sécurité en la portant systématiquement chaque fois qu'il sort en voiture seul ou avec sa famille. «Je la porte depuis deux mois déjà de façon systématique », a observé le jeune homme. Une dame sortant d'un parking de Tunis fera cet aveu : «C'est un bon signe, j'y adhère, j'ai songé à désactiver l'avertisseur sonore de ma voiture, mais du coup, j'ai changé d'avis car je saisis l'importance du port de la ceinture de sécurité». Œuvrons ensemble pour des routes plus sûres L'Association des ambassadeurs de la sécurité routière qui milite ces dernières années pour encourager les instances gouvernementales à promouvoir la sécurité sur les routes, a joué un grand rôle dans l'aboutissement de la loi sur le port obligatoire de la ceinture de sécurité. Selon des statistiques récentes, malgré la diminution des accidents de la route, beaucoup de personnes y ont trouvé la mort. Une étude de l'Observatoire national de la circulation révèle que, chaque jour, 20 accidents surviennent en moyenne, causant 4 morts et 30 blessés. La palme de la mauvaise conduite revient aux gouvernorats de Tunis, Ben Arous, Nabeul et Kasserine. Pourtant, au cours du premier trimestre 2017, le nombre d'accidents de la route a baissé par rapport à 2016, alors que celui des victimes a augmenté. Au cours de cette période, bien que le nombre d'accidents ait baissé de 22%, on compte 4 morts supplémentaires par accident par rapport à l'année dernière. Le port obligatoire de la ceinture de sécurité contribuera probablement à diminuer les accidents de la route, mais il ne résoudra pas à lui seul le problème, conclut un usager de la route qui a pointé du doigt l'usage intempestif du téléphone portable comme autre facteur responsable des drames qui surviennent sur le macadam.