Le programme de mise à niveau environnementale constitue un levier pour des entreprises écologiquement responsables et compétitives. Lors de la deuxième édition du «Café débats» organisé le 7 novembre courant, au Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet), Mme Imen Ben Soyah, chef de service Direction d'assistance aux entreprises audit centre, a présenté un bilan du programme de mise à niveau environnementale. Ainsi, 500 entreprises ont intégré une approche écologique dans leur démarche de production dont 200 certifiées ISO 14001. Mieux encore, 10 zones industrielles ont été assistées pour mettre en place une démarche de gestion durable. Par ailleurs, 850 bénéficiaires ont tiré profit des actions de formation. Ces bénéficiaires sont notamment des experts ainsi que des cadres des entreprises et des jeunes diplômés. La mise à niveau environnementale est un processus basé sur l'amélioration continue des méthodes de travail en tenant toujours compte de l'aspect écologique pour réduire, voire éliminer la production des déchets solides et liquide à la source et éviter les émissions des gaz nuisibles. «Le Citet est d'ailleurs, selon l'oratrice, un acteur principal de l'éco-innovation et de la promotion et du transfert des technologies innovantes de l'environnement». Défis au double plan national et international Le Citet est également l'un des acteurs principaux de l'élaboration de la politique environnementale tunisienne et de sa mise en œuvre. Il constitue, en outre, un point focal en matière d'éco-innovation en Afrique et sur le plan international. La mise à niveau environnementale au sein de l'entreprise fait appel à une assistance et à un accompagnement. La recherche et l'innovation sont également prévues au cours de cette opération délicate. Un diagnostic est effectué, au préalable, pour avoir une idée sur les méthodes et procédés de travail avant d'effectuer les opérations correctives nécessaires. Un plan d'action est alors mis en place avec le déploiement des outils disponibles et la mise en œuvre de l'expertise. Les défis des entreprises tunisiennes à l'échelle internationale font suite à l'accord d'association signé entre la Tunisie et l'Union européenne. L'intégration de la Tunisie à l'espace économique européen exige une nouvelle démarche écologique. En outre, il est question d'harmonisation des réglementations, des normes, de la qualité des produits, ainsi que des pratiques vis-à-vis de l'environnement en s'inspirant des textes européens et des standards internationaux. La création d'une zone de libre-échange en 2008 a également suscité des efforts de la part des entreprises tunisiennes pour intégrer l'approche écologique. De nouvelles exigences ont été promulguées par les marchés internationaux, notamment européens. Elles visent en particulier la prévention de l'exploitation non- rationnelle des moyens de production (directive REACH). Si certaines actions sont volontaires, d'autres, basées sur les systèmes de gestion environnementale (ISO 14001), sont un critère sélectif «obligatoire» pour l'accès aux marchés européens. Des barrières écologiques confirmées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont désormais dressées devant les entreprises à travers la Déclaration ministérielle de Doha sur l'adoption obligatoire d'une approche stratégique par les pays en développement, en particulier les exportateurs. Les Accords environnementaux multilatéraux comme le Protocole de Montréal sur la couche d'ozone et la Convention de Bâle sur les déchets dangereux obligent les producteurs et les exportateurs à revoir leur plan d'action en se tournant davantage vers l'écologie.