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COP 28 : Une nouvelle voie pour l'action climatique
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 10 - 2023

La 28e Conférence des Parties sur le Climat de l'ONU (COP 28) se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Elle réunira les pays signataires de la Convention Cadre des Nations unies sur les changements climatiques ainsi que les acteurs et actrices du climat. La présidence émiratie de la COP 28 compte mettre l'accent sur le premier Global Stocktake (Bilan Mondial), la transition énergétique, et la solidarité entre les pays du Nord et les pays du Sud.
Elle s'est fixée comme priorités de rendre la conférence plus inclusive et accessible, d'appuyer les solutions d'atténuation pour augmenter les ambitions, se concentrer sur les conditions du Global Goal on Adaptation et améliorer le financement de l'adaptation, activer l'opérationnalisation du fonds pour les pertes et dommages créés à la COP 27 et assurer un accès plus équitable aux financements climat.
La COP 28, présidée par le sultan Ahmed al-Jaber, qui possède le géant pétrolier de Dubaï (Abu Dhabi National Oil Adnoc) (et aussi président de Masdar, société d'énergies renouvelables), fera le bilan des engagements des Etats dans l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre comme convenu dans l'Accord de Paris et de limiter le réchauffement global à 2° et si possible 1,5°. Le réchauffement a atteint déjà 1,2 °C.
La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) a publié, au début du mois de septembre dernier, un rapport «Bilan mondial», faisant le point sur les mesures prises par les Etats depuis l'accord de Paris sur le climat de 2015.
Le réchauffement du climat, un fait établi
Bien avant, en mars 2023, le rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), faisant la synthèse des données existantes et de ses précédents travaux, indiquait que le réchauffement du climat mondial dû aux activités humaines est un fait établi et que la décennie 2011-2020 a été la plus chaude depuis 125.000 ans. Le Giec rappelle que la température de la surface de la planète a augmenté de 1,1 °C par rapport à la période pré-industrielle, que les 1,5 °C seront atteints au début des années 2030, à moins d'une diminution des émissions avant 2030, de 65% d'ici 2035 et de 100% d'ici 2050.
L'enjeu sera de suivre l'avancée du fonds dédié aux « pertes et dommages » qui a été obtenu l'année dernière à la COP 27 en Egypte et dont l'objectif est le transfert de fonds vers les pays touchés par les dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique. Le dérèglement climatique est dû historiquement au mode de production, de consommation et de commercialisation de masse, issu de la révolution industrielle dans les pays occidentaux à partir du XIXe siècle.
Bilan de la COP 27
La 27e session de la Conférence des parties (COP 27 était un échec en ce qui concerne les réductions des émissions de gaz à effet de serre, mais une avancée pour la reconnaissance de la «réparation» des dégâts irréversibles dans les pays les plus «vulnérables». Cette reconnaissance de la responsabilité des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre, et des nécessaires réparations qui en découlent, constitue une victoire pour les organisations des sociétés civiles, notamment au Sud, qui travaillaient depuis des années à la promouvoir, en tant qu'application concrète de la notion de «justice climatique».
Un engagement pour un fonds de financement a été acté, promu notamment par l'Union européenne (qui l'avait refusé en 2021 à la COP de Glasgow), même si les modalités resteront à travailler ultérieurement, car les 360 millions de dollars abondés par l'Union européenne et une dizaine d'Etats sont un premier pas lilliputien au regard des besoins.
Pour la première fois et grâce aux mobilisations citoyennes, la déclaration de la COP 27 fait une référence au «droit à un environnement propre, sain et durable» comme droit humain universel, découlant de la reconnaissance de ce droit par le Conseil des droits humains en octobre 2021 puis par une résolution de l'ONU en juin 2022.
Mais pour l'effectivité de ces droits, des changements structurels sont nécessaires. Sinon les «avancées» ne concerneront jamais que les effets du changement climatique, lançant de nouvelles discussions interminables sur le montant des financements, qui sera toujours insuffisant et pourrait même s'apparenter à du gaspillage tant qu'on ne s'attaque pas aux causes systémiques. Or, cette COP est un échec en ce qui concerne les réductions des émissions de gaz à effet de serre : rien de nouveau n'y a été décidé, les pays les plus émetteurs n'ont pas présenté de nouveaux plans climat, l'Accord de Paris n'a prévu aucun mécanisme contraignant ou de sanction. L'objectif des 1,5° de réchauffement figurant dans les précédents accords reste affiché, en dépit d'attaques par certains pays. Mais il apparait déjà dépassé, les émissions de GES mettent la planète sur une trajectoire d'au moins 2,4° à la fin du siècle. L'élimination de toutes les énergies fossiles n'a pas pu figurer dans la déclaration finale de la COP 27, qui reste sur «l'abandon progressif du charbon» et la fin des «subventions inefficaces» aux combustibles fossiles. La présence massive de représentants de ces industries a été remarquée (636 lobbyistes selon des ONG). Les modestes délégations nationales des pays les plus affectés par la crise climatique ne font pas le poids face à cette invasion exponentielle depuis quelques années. Dans le contexte de l'insécurité énergétique sur fond de guerre en Europe, une quinzaine d'accords pour des approvisionnements en gaz ont été conclus au moment de la COP.
Les modalités de mise en place de nouveaux marchés carbone sont renvoyées à la prochaine conférence climat (COP 28), notamment la définition des «puits de carbone». Les mécanismes de «compensation carbone» permettant à des Etats et des entreprises de financer des programmes dans des pays du Sud sont très critiqués par les organisations de la société civile au vu de leurs impacts sur l'accaparement des terres, le reboisement intensif, et les atteintes aux droits humains des communautés locales.
Un autre sujet stratégique pour le climat, le modèle agricole et alimentaire n'a abouti à rien de concret. Le modèle alimentaire, la distribution, l'agroécologie n'ont pas été mentionnés.
Les «fausses solutions climat» ont donc toujours le vent en poupe, s'efforçant toujours de capter les nouveaux financements, tandis que la réforme du système économique commercial et financier mondialisé n'est jamais abordé de front.
De même, le lien avec la biodiversité n'a été abordé qu'à la marge, alors que la COP 15 de la Convention sur la biodiversité, du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal, au Canada, doit réunir les Etats pour décider d'une nouvelle série d'objectifs et d'actions mondiales jusqu'en 2040.
Le continent, touché de manière disproportionnée
Bien que les émissions par habitant de l'Afrique soient nettement inférieures à la moyenne mondiale, le continent est touché de manière disproportionnée par la hausse des températures mondiales et l'aggravation des conséquences climatiques. La sécheresse, la désertification et les cyclones, entre autres, provoquent des pénuries alimentaires, des déplacements et des migrations alors que le continent est riche en ressources telles que les énergies renouvelables, les minéraux, l'agriculture et le capital naturel, et il est prêt à stimuler sa propre croissance verte.
L'Afrique ne représente que 4% des émissions mondiales. Pourtant, elle subit certains des pires effets de la hausse des températures mondiales : les populations africaines, et les populations du monde entier, ont besoin d'une action pour répondre aux extrêmes climatiques mortels.
Les pays africains ont le potentiel pour être des chefs de file dans le domaine des énergies renouvelables, de l'utilisation durable des terres et des technologies innovantes, attirant ainsi les investissements, facilitant le transfert de technologies et positionnant les nations africaines en tant que leaders dans la transition mondiale vers le développement vert. Les possibilités de renforcer la coopération au-delà des frontières, des secteurs et des disciplines de l'Afrique sont nombreuses, mais une action climatique efficace nécessite un engagement actif de la part de tous les secteurs. Les gouvernements et les institutions multilatérales jouent un rôle central, mais la société civile, les universités, les communautés locales et le secteur privé sont également des contributeurs essentiels.


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