Traversée clandestine à Djerba : 12 corps repêchés, dont 3 nourrissons    Tunisie – Sousse : Un gang de trafic de stupéfiants démantelé... Trois personnes arrêtées    Liban : Israël informe Washington qu'il va entrer mais pas comme en 2006, l'Iran annonce qu'il regardera ça de loin…    Présidentielle - Jaouhar Ben Mbarek soutient Ayachi Zammel    Salwa Benhadid Zouari : le stock stratégique de céréales a été reconstitué    Incendie au Mont Ain Belouine : La protection civile réussit à maîtriser le feu    Du mercure et du plomb dans des compléments alimentaires vendus sur Facebook    L'été musical de la Fondation Arts & Culture by UIB    France : Le Pen étale ses talents de rockeur néonazi, alors qu'il est dispensé de procès pour démence    Les jeux sont faits, rien ne va plus    Prix de l'or au 27 Septembre 2024 : Informations essentielles sur les prix de l'or en Euro, Dollar et Livre Sterling    Taraabiyat Ennejma Ezzahra de retour du 17 au 20 octobre 2024 (Programme)    Octobre Rose : importance du dépistage précoce pour lutter contre le cancer du sein en Tunisie    La loi électorale du 28 septembre, peut-elle être considérée comme une loi de validation ?    79e Assemblée générale des Nations Unies : Le SG de l'ONU salue l'engagement de la Tunisie au service de la paix et de la sécurité internationales    La France envoie au Liban 12 tonnes de médicaments et de matériels médicaux    Lancement des études pour la construction du tunnel Maroc-Espagne qui s'étend sur 42 km    La lutte pour la mémoire et l'avenir : l'heure est grave    Drame à Djerba : des migrants tunisiens, dont des bébés, meurent naufragés    Pourquoi | Il suffit de vouloir…    Transformations urbaines à Oued Ellil, un partenariat durable entre l'AFD et l'ARRU    Ultra Mirage El Djerid : Entre tourisme sportif et développement régional à Tozeur    Livraison à domicile de repas et nourriture : Haro sur la gabegie !    TGM Gallery à La Marsa abrite l'exposition "Au Fil de la Mémoire", hommage à l'art du tissage de Gafsa    Clôture de la Présidence tunisienne du XVIIIe Sommet de la Francophonie : Repenser le monde à travers la culture    Imed Bey : le taux de remplissage des barrages de la région de Nabeul est chaotique !    Feten Souissi : il existe 25.075 associations en Tunisie    kiosque international    Guerre au Liban : Le Hezbollah confirme le décès du cheikh Nabil Kaouk    Météo en Tunisie : temps stationnaire, températures en légère hausse    MEMOIRE : Salah KABOUDI    L'Ultra Mirage 2024 révèle ses gagnants    Expatriés | Grosse performance de Saâd    Tunisie: Classement par nationalités des principales entrées des non-résidents au premier semestre    39e festival international du film francophone de Namur : Une ouverture en fanfare    Abdelhai Laraki, réalisateur marocain, à La Presse : «Aujourd'hui, il y a un refus psychologique et idéologique de toutes ces puissances du Nord»    « Là d'où l'on vient » (Mé el Ain) de Meryam Joobeur : Une tragédie onirique    Au nom de ceux qui n'ont plus rien à perdre    Syrie: Un raid israélien cible Maher El-Assad, le frère de Bachar El-Assad    Tunisie – Fernana : Mort d'un enfant tombé dans une meule de foin en feu    Tunisie – Incarcération de Rached Khiari en exécution d'un nouveau jugement du tribunal    Maggie Smith, l'incontournable icône de Harry Potter, n'est plus    Le genou fatal de Farès Ziam : une victoire mémorable à l'UFC Paris 3.    Ultra Mirage El Djerid UMED100 : une tempête de sable force l'arrêt de la course et une évacuation héroïque    Tunisie: Kais Saïed réitère la solidarité totale de la Tunisie avec la République libanaise    Météo de ce dimanche    La Fifa sévit contre Emiliano Martinez : l'Argentine sans son gardien vedette en octobre    Supercoupe d'Afrique : vainqueur aux tirs au but, le Zamalek remporte sa 5e couronne (vidéos)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Eléments d'une stratégie
Lutte contre la contrebande et le commerce parallèle
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 02 - 2016

Le directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du Commerce nous livre les grandes lignes d'une action aux objectifs précis.
Alimenté particulièrement par la contrebande, le commerce parallèle représente à lui seul près de 50% de l'économie nationale... Pas moins de 40% des fruits et légumes circulent via des réseaux de distribution parallèles et, toutes filiales confondues, cela représente un manque à gagner pour l'Etat de 1,2 milliard de dinars.
Ce manque à gagner — estimé par la Banque mondiale — a été doublé entre 2014 et cette année, d'après le ministre du Commerce, Mohsen Hassen, qui pointe du doigt ce phénomène comme étant l'un des principaux éléments qui menacent la paix sociale du pays, y compris à travers le terrorisme.
Les autorités de tutelle se sont donné jusqu'à 2020 pour faire baisser son impact dans l'économie nationale à 20%.
«Le commerce parallèle demeure, à vrai dire, un phénomène plus enraciné en Tunisie qu'on pourrait le croire... Il a été toléré avant la révolution pour des raisons sociopolitiques et circonstancielles bien déterminées», commente Mohamed Ifa, directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du Commerce.
D'après lui, ce fléau ne cesse de gagner du terrain depuis 2011, en contaminant tous les gouvernorats du pays, ou presque : «Face à une conjoncture économique perturbée par la menace terroriste, la lutte contre la contrebande et le commerce parallèle n'était pas, jusqu'à un passé pas très lointain, une priorité de premier plan pour les gouvernements qui se sont succédé».
Depuis 2013, rappelle-t-il, une commission nationale a été créée au niveau de la présidence du gouvernement pour atténuer les répercussions de la contrebande et du commerce parallèle. Une feuille de route a été conçue spécialement pour intervenir sur des secteurs qui nourrissent ce fléau, parfois en liaison avec le terrorisme : les hydrocarbures, le tabac, les pneumatiques, l'électroménager...
Une commission nationale
Malgré des efforts consentis par les autorités, le commerce informel a pu toucher des secteurs importants de l'économie nationale, à l'instar du textile-habillement, des industries mécaniques et électriques (IME), de l'industrie automobile, des matériaux de construction.
Un décret gouvernemental, daté du 11 janvier 2016, a été publié au Journal officiel : il porte sur la création d'une commission nationale chargée du suivi de l'évolution des prix, de la lutte contre la contrebande et le commerce parallèle. Cette commission implique plusieurs ministères (Commerce, Intérieur, Défense, Industrie, Tourisme, Transport, Finances...) ainsi que les professionnels et les partenaires sociaux : l'Utica, l'ODC (Organisation de défense du consommateur) et l'Utap (Union tunisienne de l'Agriculture et de la pêche).
«Appelée à se réunir durant la dernière semaine de chaque trimestre, cette commission aura, parmi ses missions phares, celle d'arrêter une liste nominative des contrebandiers et commerçants qui exercent illicitement à travers le pays», fait savoir le directeur de la concurrence et des enquêtes économiques.
Le responsable évoque également la création de nouvelles zones logistiques et de libre-échange, principalement dans la zone frontalière de Ben Guerdane, connue pour être le «portail» de la contrebande, vu sa proximité du territoire libyen.
Il s'agit de mieux préserver les zones frontalières du pays contre toute infiltration illégale d'individus ou de produits suspects, sans négliger le suivi de l'évolution de la situation générale au niveau du marché intérieur (contrôle des prix, de la qualité et lutte contre les dépassements).
A titre d'exemple, l'ODC propose le recours à des centres de collecte de produits agricoles dans une tentative de venir en aide aux petits agriculteurs qui pourraient ainsi commercialiser leurs produits sans l'intervention des intermédiaires.
Négocier avec les barons
Une lecture comparative du comportement des contrebandiers avant et après 2011 prouve, toujours selon M. Mohamed Ifa, que ces «fraudeurs» se concentraient sur l'agroalimentaire : c'était le principal secteur de leur activité informelle.
«Ces commerçants perdent de plus en plus tout sens du patriotisme, puisqu'ils s'impliquent davantage dans des réseaux illicites, partant du trafic de drogue jusqu'au terrorisme, en passant par le blanchiment d'argent et le trafic de devises».
Pour lutter contre le phénomène, le ministère du Commerce compte adopter une stratégie qui consiste à passer l'éponge sur le passé frauduleux des barons de la contrebande — pouvant ainsi éviter une certaine reddition de comptes — mais, en contrepartie, exiger d'eux qu'ils s'intègrent dans les circuits commerciaux légaux et qu'ils en respectent la réglementation.
Annoncé par le ministre du Commerce, «l'objectif derrière cette décision est d'émettre un message fort aux contrebandiers, appelés à s'intégrer dans les circuits officiels du commerce organisé», assure Mohamed Ifa.
Ces «grands contrebandiers», poursuit-il, bénéficieront d'une sorte d'assistance, d'un encadrement spécifique de la part des services officiels compétents, outre la possibilité de leur proposer des idées de projets en les accompagnant au niveau du financement et de la commercialisation.
Sinon, une grande frange de la jeunesse tunisienne, notamment celle qui est au chômage, sera une «proie» facile de ce commerce illicite, notamment dans les régions frontalières du Nord-Ouest et du Sud-Est, où le trafic du carburant et des produits alimentaires constitue une source de revenus pour les habitants.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.