Le nouveau ministre du Commerce, Mohsen Hssan, est loin de faire l'unanimité et sa volonté d'ouvrir le dialogue avec « les plus grands contrebandiers » suscite une véritable levée de boucliers. L'économiste et ex-président de l'Organisation de la Défense du consommateur (ODC), Mohamed Zarrouk, s'est insurgé, lundi, contre cette décision la qualifiant de gravissime. « Ouvrir le dialogue avec ces derniers, c'est s'impliquer dans leurs crimes de blanchiment d'argent », a-t-il estimé dans une déclaration à l'agence TAP. »Ce genre de décision touche à la sécurité nationale et à la souveraineté de l'Etat. Comment ouvrir le dialogue avec des contrebandiers qui financent le terrorisme et qui sont responsables de la mort de Tunisiens, d'agents des forces de l'ordre et de l'Armée », a asséné l'ex-président de l'ODC. Même son de cloche sur la scène politique et vif courroux de la part du député du Front Populaire, Mongi Rahoui, qui dénonce une hérésie. « Cette décision est frivole. Elle ne reflète pas la position du chef du gouvernement. Je ne pense pas que cette idée de négociation avec les barons de la contrebande ait été soumise à consultation au sein d'un conseil ministériel », juge Mongi Rahoui. Si l'ex-président de l'ODC estime que cette décision pourrait affaiblir l'autorité de l'état, le député du FP abonde dans le même sens et critique le manque de vision de l'état dans la lutte contre la contrebande. Ce dernier a perdu son prestige puisque les gouvernements successifs, au lieu d'incriminer et de sanctionner les contrevenants, ont tenté, à chaque fois, de les innocenter » a t-il martelé.e de vision dans la lutte contre la contrebande. Le ministre du Commerce avait jeté un pavé dans la marre en manifestant sa volonté d'ouvrir le dialogue avec les barons de la contrebande. »Nous allons proposer à la commission nationale de suivi de l'évolution des prix, de lutte contre la contrebande et le commerce parallèle, de lancer un dialogue avec les barons de la contrebande, pour les aider et les accompagner à transiter de l'informel vers les circuits de l'économie formelle, même s'ils ont porté préjudice au pays », avait-il déclaré sur les ondes de radio Kalima.