Le juge d'instruction près du tribunal de première instance de Tunis chargé du trente et unième bureau a auditionné, vendredi dernier, l'inspecteur général au ministère de l'intérieur, Taoufik Bouoûn, dans l'affaire Mohamed Ali Aroui, l'ancien porte-parole du ministère de l'intérieur. Et si l'inspecteur général a précisé qu'aucun conflit ne l'oppose à l'ancien porte-parole du ministère, il n'en demeure pas moins qu'il lui reproche d'avoir laissé entendre en off, le 6 juin dernier et lors de l'enregistrement d'une émission à la chaîne de télévision Zitouna tv, que de hauts cadres du ministère de l'intérieur sont impliqués dans des affaires de corruption dont l'inspecteur général Taoufik Bouoûn. Ce dernier s'est appuyé sur la déposition faite le 11 juin dernier par un certain Maher Zid qui est venu dans le bureau de l'inspecteur général lui rapporter ce qui a été dit par Mohamed Ali Aroui. Faut-il encore préciser que Maher Zid a appuyé sa déposition par une vidéo enregistrée à l'insu de l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur. Suite à quoi, l'inspecteur général, Taoufik Bouoûn, a saisi immédiatement le ministère public qui a ordonné, à son tour, l'ouverture d'une information judiciaire. Les agents de la brigade criminelle ont été chargés, en outre, de mener l'enquête et d'interroger tous les protagonistes dans cette affaire. Il a fallu toutefois que l'ancien porte-parole du ministère Mohamed Ali Aroui fût démis samedi 3 juin 2015 de ses fonctions pour que cette affaire éclatât au grand jour. Toujours est-il que, dans sa déposition faite avant-hier devant le juge d'instruction, Taoufik Bouoûn a tenu à signaler que c'est le ministère de l'intérieur qui a porté plainte à l'encontre de la chaîne de télévision Zitouna tv après la diffusion de ladite émission précisant qu'il s'est désisté de sa plainte à l'encontre de Mohamed Ali Aroui. Justement, l'ancien porte-parole du ministère de l'intérieur a été entendu, à son tour, pendant plus de deux heures par le même juge d'instruction. Il faut dire que le ministère public a retenu à son encontre deux chefs d'inculpation, à savoir diffusion de fausses informations et atteinte à la réputation et à l'honneur d'un fonctionnaire public. Maher Zid, quant à lui, n'a pas pu être entendu lors de cette même audience par le juge d'instruction. Ceci étant, le bureau exécutif du Syndicat général des cadres et des agents des forces de la sûreté intérieure a exprimé son soutien à l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, et ce, dans un communiqué rendu public avant-hier. Le bureau exécutif a, également, annoncé qu'une correspondance a été adressée au ministre de l'intérieur, M. Mohamed Najem Gharsalli, au sujet de l'inspecteur général Toaufik Bouoûn pour attirer son attention sur les dépassements de pouvoir commis par ce dernier. Le syndicat a précisé qu'une plainte sera déposée à l'encontre d'un cadre sécuritaire et ses complices pour malversation et abus de pouvoir.