Certains agents de Tunisair Handling croient que l'aéroport Tunis-Carthage leur appartient et qu'ils peuvent y faire ce qu'ils veulent. Hier, dimanche 29 avril, à 17h, un avion de Syphax Airlines venant de Paris CDG atterrit à l'aéroport avec à son bord quelque 140 passagers. Le même avion s'apprêtait à repartir de suite vers Paris avec 110 passagers. Seulement voilà, les agents de Tunisair Handling ont refusé de laisser les 140 passagers quitter l'avion les bloquant pendant deux heures, selon les déclarations d'une source officielle chez Syphax Airlines. Il a fallu que le commandant de bord évoque le cas de deux personnes ayant un malaise pour que les agents du Handling acceptent de mettre la passerelle et laisser les passagers quitter l'avion. Quant aux bagages, ils n'ont pas été descendus. Pendant ce temps-là, les 110 passagers devant embarquer pour aller à Paris étaient bloqués aux comptoirs de Tunisair Handling. Personne ne voulait les enregistrer et récupérer leurs bagages. Les nerfs étant à vif, des échauffourées ont eu lieu entre des agents et des clients de Syphax Airlines d'un côté et des agents de Tunisair Handling de l'autre. On en est arrivé à l'agression physique, notamment contre un directeur de Syphax et une cliente. Des injures régionalistes ont été scandées contre les clients et les agents de Syphax que l'on accusait de menacer la pérennité de Tunisair et le travail de ses agents. Syphax Airlines a, pourtant, signé toutes les conventions nécessaires avec les autorités compétentes pour qu'elle puisse exercer en toute légalité. Conventions niées et non reconnues par des agents de Tunisair Handling. Face à tant de zèle et d'abus, et devant le silence des autorités officielles, Mohamed Frikha, PDG de Syphax Airlines, s'est donné jusqu'à aujourd'hui, lundi 30 avril, à midi pour prendre la décision radicale de fermer la compagnie. Selon une source officielle de sa compagnie, il a déclaré qu'il ne pouvait pas exercer normalement son activité après avoir tant investi. M. Frikha refuse pour le moment, et pour les quelques heures à venir, de donner des déclarations à la presse afin de ne pas envenimer la situation. Dans d'autres pays, le ciel est ouvert depuis des années et l'arrivée de nouvelles compagnies, notamment low cost, a boosté le tourisme et l'activité. En Tunisie, les syndicats continuent à freiner des quatre fers l'ouverture du ciel et pensent que leur protectionnisme va les sauver. En attendant, on fait face à un investisseur tunisien totalement désabusé, qui regrette presque d'avoir investi dans son pays ! R.B.H.