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Spéculation : impuissance ou amateurisme des gouvernants ?
Publié dans Business News le 07 - 03 - 2022

Huile, sucre, farine ou riz : tout le monde cherche à s'en procurer, mais en vain ! Les Tunisiens font face, depuis plusieurs semaines, à une pénurie sans précédent. Celle-ci commençait à s'installer petit à petit dans notre quotidien en touchant un produit à la fois. Le manque en huile végétale, à titre d'exemple, se fait ressentir depuis le mois d'août, celui en lait et produit laitier, quant à lui, a réussi à s'imposer, depuis le début de la décennie, comme l'une des constantes de notre routine.
Le conflit russo-ukrainien a accentué la pénurie et accentué la crise. En plus des spéculateurs, le Tunisien se laisse exploiter par son empressement et son inquiétude. Craignant une rupture en approvisionnement et en production de produits de base, il se rue vers les magasins et s'empresse de faire ses courses comme si on était à la veille de l'apocalypse. Mais alors, que fait le gouvernement face à tout cela ? Il reste fidèle à son juridisme et une approche classique ne faisant qu'effleurer les véritables causes.
Les services du ministère du Commerce, en collaboration avec les forces de l'ordre, la garde nationale, et même le ministère de la Santé, ont multiplié les descentes. Nous avons même eu droit à des photos de la ministre du Commerce, Fadhila Rabhi, durant une opération nocturne de contrôle des produits de consommation sur les routes aux alentours du marché de gros de Bir El Kassâa. Bien évidemment, nous nous sommes habitués à ce genre de spectacles folkloriques sans impact réel, car le marché parallèle avait démontré, dans le passé, sa résilience face à de telles mesures.
La lutte contre la spéculation ne doit pas se limiter à quelques opérations aléatoires et aux beaux discours. Exprimer son mécontentement et sa colère fera-t-il peur aux spéculateurs ? Menacer de promulguer un décret et de fixer les prix de certains produits dissuadera-t-il cette mafia ? Certainement pas !
Ces vieilles pratiques ont démontré leur inefficacité dans le passé. Plusieurs ministres ou chefs de gouvernements avaient annoncé l'entame de grandes opérations de lutte contre la corruption et la spéculation et la mise en place de réformes profondes. Ils ont tous repris le même scénario : quelques saisies n'excédant pas (dans le meilleur des scénarios) les 10% des marchandises circulant sur le marché parallèle et une ou deux décisions inapplicables et qui finiront d'ailleurs par être jetées aux oubliettes.
Une lutte contre la corruption et la spéculation commence essentiellement par l'analyse du fond du problème et la lutte contre la spéculation comme étant un problème portant atteinte à l'équilibre économique du pays et non-pas par peur des mouvements sociaux et des protestations. Il est impératif de se pencher sur l'organisation structurelle du marché et de comprendre les raisons du blocage et du détournement de marchandises. Le marché parallèle comporte beaucoup moins d'étapes et de contraintes.
Plus besoin de patienter durant des mois pour obtenir un simple document. Plus besoin de déposer le même dossier en remplissant les mêmes formulaires et en présentant les mêmes informations auprès de plusieurs administrations. Plus besoin de se perdre dans les couloirs, de supplier X ou de soudoyer Y. De toute façon, on finira par payer un pot-de-vin afin d'obtenir la précieuse autorisation et d'être accrédité et reconnu par l'administration tunisienne en tant que commerçant.
Plusieurs individus préfèrent s'adonner directement à des activités de contrebandes ou de commerce illégal tout en se limitant aux marchandises légales et en évitant le trafic de drogues par exemple et sans passer par l'administration et l'Etat. Ils estiment que l'attente de l'obtention des autorisations et attestations serait une perte de temps et d'argent. De plus, qu'ils commercent légalement ou illégalement, ces derniers se trouveront dans l'obligation de payer des pots-de-vin afin d'obtenir une marchandise ou d'avoir la possibilité de la mettre en vitrine.
Ces points ne représentent que la partie émergée de l'iceberg. Malgré cela, les ministres, gouvernements, conseils ministériels et autres termes plus éloquents ont choisi, par amateurisme ou par peur, de ne pas se pencher sur la question. Le meilleur des choix, selon eux, serait la promulgation de décret fixant les prix tel que pour les viandes de volailles, décret qui d'ailleurs n'a pas été respecté pour ne pas rappeler qu'il avait été publiquement rejeté et inappliqué.
Les représentants du ministère du Commerce ont, aussi, évoqué la promulgation d'un décret renforçant le pouvoir des inspecteurs et aggravant les peines. Le ministère du Commerce chercherait, lui aussi, à monopoliser certains pouvoirs comme si les prérogatives dont l'inspection et la brigade économiques étaient dotées ne suffisaient pas ! Au lieu d'appliquer la loi et de trouver une alternative permettant de régulariser la situation d'une grande partie des personnes concernées, l'Etat continue à opter pour un politique de répression et sans s'interroger sur les raisons de sa défaillance. Il s'enfonce encore plus dans la politique d'exclusion et d'absence de dialogue en s'imaginant que le cumul de textes de loi et de sanctions aura un impact sur le quotidien des Tunisiens. A-t-on vraiment besoin de constamment rappeler aux ministres et aux pouvoirs en place que la seule contrainte et peur motivant les citoyens depuis quelques années est celle de la survie coûte que coûte et par n'importe quel moyen ?


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