Au Royaume-Uni il n'est pas rare de voir de voir des produits chers cadenassés avec un système antivol à cause de la montée des vols. Et oui, même les Britanniques, englués dans une crise historique, en sont venus à enterrer leurs valeurs légendaires – pas la grande majorité des citoyens – au nom de la survie. A Marseille c'est un peu pareil, sauf qu'ici la paupérisation des populations est encore plus ancienne et n'a rien de conjecturel. Malmené par les larcins l'un des magasins Monoprix de cette ville du Sud de la France a testé la méthode britannique. L'expérience choque... Depuis le début de l'automne ce supermarché de la Canebière déchaine les passions. Les clients sont ahuris devant le spectacle offert par le rayon chocolat. En effet depuis quelques jours les tablettes de chocolat dont la valeur dépasse 2 euros sont lestés par un antivol. C'est la première fois qu'un magasin en vient à une telle parade face à la récurrence des vols à l'étalage. Pourquoi on en est arrivé là ? En moins d'un an ces actes auraient bondi de +14% dans les supermarchés. L'inflation qui frappe la France depuis 2020 serait la principale raison de l'explosion de cette petite délinquance. Alors ce magasin a décidé de frapper fort, de frapper les consciences surtout. Sauf que les clients et les internautes ne suivent pas, c'est même une levée de boucliers contre ce virage radical. "Monoprix, vraiment le summum du mépris de classe. Au lieu de baisser les prix, on préfère mettre des boîtiers antivols sur les tablettes de chocolat", poste un internaute sur X. "L'antivol doit coûter plus cher que le chocolat lui-même (...). Monoprix ça met des produits à bouffer sous antivol, on en est là ???", ironise un autre. Sur X cet internaute est plus incisif : "Chocolat sous antivols, caisses automatiques fliquant les clients en se bloquant systématiquement. Monoprix en pleine dérive paranoïaque. Je ne fréquenterai plus cette enseigne." D'autres embrayent : "Il y a encore des gens à vouloir donner leur argent à une enseigne qui les considère comme des voleurs ?" Par contre certains applaudissent la trouvaille de Monoprix. "Soutien à Monoprix. Oui aux antivols. Marre de payer pour ceux qui se servent gratuitement. Pas de compromis, pas d'impunité", clame un internaute sur X. "Si vous arrêtiez de voler, Monoprix ne ferait peut-être pas ça. Vous ne vous êtes jamais posé la question ? Qui est le problème ?", glisse un autre... "Je ne vois pas pourquoi un magasin n'aurait pas le droit de mettre n'importe laquelle de ses marchandises sous antivol, c'est leur droit le plus absolu de se défendre des vols ! On marche sur la tête en contestant cela !", lit-on sur le même réseau social. Le camp des pro-Monoprix donne de la voix : "Vu comment le prix du chocolat s'est envolé, je trouve normal que les commerçants se protègent." "Bientôt une polémique sur la présence de caisses et l'obligation de payer avant de sortir ?", interroge un internaute sur X. "Si le chocolat mis sous antivol de Monoprix vous a choqué, imaginez qu'aux USA ils en sont à un niveau bien supérieur." Il est vrai que dans certains supermarchés américains certains produits sont sécurisés, avec même quelques surprises : plaquette de beurre, cheddar, viande... Au Portugal aussi la chose est entrée dans les mœurs, pour les mêmes raisons : L'envolée des vols alimentaires dernièrement. La polémique a tellement enflé sur les réseaux sociaux que Monoprix a dû monter au front pour s'expliquer. La chaîne de magasins argue qu'à Marseille c'était juste un test isolé, de quelques heures à peine. Dans un communiqué publié le 12 octobre 2024 l'enseigne dit que ce test "ne s'est pas avéré concluant, donc les antivols ont été retirés"... Pourtant les antivols y seraient toujours, idem pour le Monoprix de Nation à Paris ainsi qu'à Vincennes. Reste à savoir si les antivols feront bientôt partie du paysage dans les supermarchés du pays.
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