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Banques
Publié dans L'expert le 07 - 04 - 2009

Les crédits bancaires sont le moteur de toute économie. Leur dysfonctionnement entraîne des conséquences sans précédent, et c'est ce qu'est en train de vivre l'économie mondiale actuellement. En effet, cette crise est une crise de crédit par excellence. La Tunisie qui se trouve épargnée des impacts financiers de la crise, grâce à un système bancaire et financier solide et surtout non intégré dans les rouages de la finance mondiale, a pu préserver les bases solides d'un système de crédit sain. Aucun resserrement des conditions du crédit n'a été enregistré durant les derniers mois, et le système bénéficiait d'une bonne liquidité assurée par une Banque Centrale qui veille toujours aux grains. Or la répartition des crédits par secteur d'activité peut nous enseigner sur les centres d'intérêts des banquiers et surtout voir les secteurs qui sont les plus viables selon l'avis des institutions de crédit.
Une part importante des crédits à court terme :
Les derniers chiffres publiés par la centrale des risques sur le montant de l'encours des crédits accordés par les organismes de crédits aux secteurs économiques font état d'un chiffre important qui témoigne de l'importance du secteur dans l'économie nationale. Ces chiffres sont provisoires et arrêtés au mois de décembre 2008. Jusqu'à cette date, 25490 millions de dinars ont été distribués aux différents compartiments de l'économie. Ce qui est frappant au niveau de l'encours des crédits est la part importante des crédits à court terme qui représentent 57% du total des crédits recensés. Les institutions du crédit, veulent des financements courts et très rentables, et surtout récupérer l'argent le plus vite possible. Une attitude de plus en plus ancrée dans le paysage bancaire tunisien.
La part du lion dans les crédits est revenue au secteur des service avec 14661 millions de dinars soit plus de 57%. Cette part au niveau de l'encours des crédits est équivalente au poids du secteur dans l'économie nationale. En effet, le secteur des services contribue à raison de 55% dans le PIB national.
2ème secteur ayant bénéficié des crédits au cours de la période écoulée est sans doute le secteur de l'industrie avec 9557 millions de dinars soit 37% du total des crédits. Cette part dans les crédits est équivalente aussi à sa part dans l'économie nationale.
L'agriculture quant à elle accapare 5% des encours des crédits soit un total de 1272 millions de dinars. Une part jugée dérisoire par rapport au potentiel de ce secteur, que ce soit au niveau de la production, de sa valeur ajoutée ou de son potentiel exportateur.

En poussant l'analyse des crédits et leurs bénéficiaires plusieurs enseignements sont à tire.
Un secteur des services dominé par l'activité commerciale:
Le classement des principaux secteurs qui ont bénéficié des crédits jusqu'à décembre 2008 se présente comme suit :
Secteur
Encours des crédits (MD)
Commerce, réparation d'automobile et d'articles domestiques
5550
Hôtels et restaurants
3182
Immobilier, location et services aux entreprises
2592
Transport et communication
1154
Source : BCT

Contrairement à la fausse idée détenue par certains, le commerce est le premier secteur bénéficiant de crédits. Les banquiers font confiance à ce secteur malgré les risques commerciaux qui sont importants ces derniers jours. L'évolution de l'activité commerciale qui se fait à un rythme croissant dépassant les 9% est soutenue en grande partie par les crédits. C'est le compartiment qui a toujours le plus de liquidité. La part des crédits à court terme dans ce secteur explique cette fluidité. En effet, ils représentent 74% du total des crédits, le reste étant de long terme.
Les Hôtels et les restaurants en 2ème position avec près de 21.7% de l'encours des crédits accordés aux services, se trouvent bien lotis. Dans un pays ou le secteur touristique représente 6% du PIB et accueille chaque année 7 millions de touristes, il n'est pas étrange qu'il occupe cette position. Malgré les signes de crises, et la forte vulnérabilité d'un secteur qui a connu beaucoup de secousses, les hôtels et les restaurants bénéficient encore de la confiance des prêteurs. Chaque année de nouveau hôtels sont construits et des restaurants hauts de gamme. Les crédits à long terme pour ce secteur représentent le double des crédit à court terme (2156 MD : moyen et long terme, 1026 : court terme)
L'activité immobilière en Tunisie connaît depuis des années un boom important sous l'impulsion de crédits en croissance constante. Selon certains prêteurs, c'est le secteur le plus sûr et dont on finance sans grand problème. Le risque est minime et les valeurs immobilières sont toujours en hausse. Même en cas de défaillance du bénéficiaire, le bien immobilier est un gage important.
Le secteur des transports et télécommunication, n'a pas la place qu'il mérite dans l'encours des crédits et ce pour multiples raisons :
- Le secteur des transports est encore dominé par un secteur public important, donc bénéficiant du soutien financier de l'état,
- Le secteur des télécommunications est l'un des secteurs qui connaît la croissance la plus importante depuis des années, mais ne bénéficiant pas de financements équivalents de la part des banquiers. En effet, ce secteur nécessite des investissements lourds et mobilisateurs. S'ajoute à ceci, la technicité du secteur qui l'éloigne de l'esprit des projets banquables. Il est plus facile de financer un immeuble ou un hôtel que financer le projet d'une ss2i.
Dans le reste des services on retrouve, l'activité financière avec 850 millions de dinars d'encours de crédits, la santé et l'action sociale avec 296 millions de dinars et l'éducation avec 46 millions de dinars.
Au niveau de l'ensemble du secteur des services la part des crédits court terme est équivalente à celle des crédits à long terme (7230 MD pour le court terme, et 7431 MD pour le moyen et long terme). La part importante des crédits long terme signifie que les investissements sont stratégiques, ou dans l'infrastructure, ce qui le place en secteur à « priorité bancaire ».

Les industries manufacturières par excellence :
Au niveau du secteur industriel, les industries manufacturières ont la part du lion, avec 7983 MD soit 83% du total de l'encours de crédits. La valeur ajoutée du secteur dans le PIB (21.1%) se manifeste dans sa part dans les crédits. 5371 MD de ces crédits sont de court terme, le reste sont de moyen et long terme. Les industries extractives n'ont bénéficié que de 108 MD. En effet, les entreprises opérant dans ce secteur sont généralement de nature offshore et obtiennent des financements de leurs maisons mères.

Une place dérisoire pour le secteur de la pêche :
Le secteur de l'agriculture et de la pêche a bénéficié de 1271 Millions de dinars de crédit jusqu'à décembre 2008, dont 93% ont été alloué à l'agriculture, la chasse et la sylviculture. Le secteur de la pêche a quant à lui, bénéficié de seulement 77 MD. La valeur ajoutée de l'agriculture qui a atteint 3.5% en 2008 (au prix courant), n'est pas aussi équivalente aux crédits alloués. Les investissements dans l'agriculture sont de plus en plus risqués vu sa vulnérabilité aux conditions climatiques qui ne sont pas toujours clémentes. La spécialisation de certains établissements de crédits dans les financements des crédits, limite aussi cette part. Le secteur de la pêche est à notre avis lésé par les prêteurs, puisque c'est un scteur qui a besoin de prendre son envol. Les chances d'exportations sont énormes dans ce secteur, mais « « la mer » n'est pas toujours calme ».
Autre signe alarmant au niveau de l'encours des crédits accordés aux agriculteurs est la part importante des crédits à court terme. Ils représentent 63%, les crédits à moyen et long terme ont une valeur de 471 MD. Cet indicateur témoigne que les investissements dans ce secteur ne sont pas stratégiques, malgré une rentabilité de plus en plus longue des projets agricoles.

La crise économique actuelle met encore plus les institutions de crédit devant leurs responsabilités de bailleurs de fonds de l'économie nationale. Ils sont appelés à jouer le jeu, et soutenir l'économie dans ces périodes difficiles. La Banque Centrale vient de rappeler qu'il est primordial de réduire les délais d'octroi de crédits pour introduire plus de souplesse. En effet, la situation est tellement critique pour certaines entreprises en difficulté dont un jour de plus peut lui coûter « la vie ».
La Banque Centrale, vient aussi d'annoncer la baisse du taux d'intérêt par 0.75%, pour relancer une consommation intérieur, qui peut faire face à la baisse de la demande extérieure. En prenant cette mesure, la BCT compte beaucoup sur l liquidité qui existe sur le marché. Dans ces périodes difficiles le premier réflexe pour un prêteur est de restreindre les conditions et de placer son argent dans des investissements sûrs. C'est la mauvaise attitude pour la Tunisie en ces temps. La BCT doit renforcer les contrôles à ce niveau.
Il est important aussi de varier les sources de financements qui sont dominés par le secteur bancaire. La bourse est appelée aussi à jouer son rôle, qui reste dérisoire en comparaison des avantages et incitations gouvernementales. La crise actuelle est venue empirer les choses.
La cartographie actuelle de l'encours des crédits est fidèle au développement de l'économie nationale et sa répartition sectorielle. Or les secteurs à plus forte ajoutés sont appelés à être financés encore plus vu leur forte rentabilité et leur potentiel économique.


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