Il faut vraisemblablement surveiller de très près la structure du financement de l'industrie tunisienne qui a glissé (momentanément, on l'espère !) en 2004 sur la pente dangereuse des crédits de gestion au détriment des crédits d'investissement. Si les crédits attribués au secteur de l'industrie ont sainement augmenté de 6% de 2003 (avec 7299 millions de dinars) à 2004 (7737 MD), il reste que cette accélération a intéressé les crédits de gestion au moment où les crédits d'investissement se sont inscrits à la baisse. Atteignant 4974 MD en 2004 contre 4639 en 2003, l'encours des crédits de gestion à augmenté de 7,2% contre 4% une année plus tôt. Une hausse qui a surtout concerné les secteurs BTP, l'agroalimentaire, la mécanique et l'électricité, la chimie et le caoutchouc, les matériaux de construction, la céramique et le verre. Totalisant 2763 MD en 2004 contre 2660 en 2003, l'encours des crédits d'investissement a enregistré une augmentation de 3,9% contre 5,9% une année auparavant. Une décélération de deux gros points de pourcentage qui reflète celle de l'encours des crédits servis à l'industrie des matériaux de construction, de la céramique et du verre aux industries mécaniques et électriques et à celle de la chimie et du caoutchouc. Dans la foulée, l'encours des crédits dispensés à la branche de l'énergie et de la distribution des eaux s'est inscrit en régression. Il nous semble également qu'un autre indicateur devrait garder une part importante de notre attention car il n'est pas moins dangereux que le phénomène d'augmentation des crédits de gestion. Il s'agit de la place prise par les (dangereux) crédits à court terme dans le schéma global des crédits puisque ces fameux crédits à court terme ont culminé à 4974 millions de dinars (volume équivalent à près des deux tiers des crédits industriels) en 2004 au moment où les crédits à moyen terme ont été uniquement de 2763 MD.