Le gouvernement et l'Union Générale Tunisienne du Travail ( UGTT) ont accordé leurs violons sur les principes généraux du nouveau round des négociations sociales au titre des années 2015 et 2016 lors d'une récente réunion de la commission bipartite dite « 4+4 ». Au cours de la réunion de cette commission regroupant quatre dirigeants de la centrale syndicale et autant de représentants du gouvernement, les deux parties ont défini d'un commun accord la « méthodologie » des négociations. Selon des sources proches du gouvernement, l'intérêt se portes sur l'octroi d'une augmentation salariale unifiée en faveur des fonctionnaires comme ce fut le cas en 2014 et de majorations de salaires variables selon la situation financière de chaque entreprise ou établissement public. « Il existe certaines entreprises publiques qui réalisent des bénéfices malgré la dégradation de la conjoncture économique et d'autres qui cumulent des déficits et croulent sous le poids des dettes, et cela doit être pris en compte lors des négociations sur les majorations des salaires », soulignent ces sources. Les représentants du gouvernement ont aussi exigé un engagement de l'UGTT à mettre fin à la spirale de grèves dans le secteur public et la fonction publique en contrepartie de la majoration des salaires de fonctionnaires et des employés du secteur public, indiquant que l'exécutif ne peut en aucun cas servir des augmentations à tous les corps et se trouver après quelques mois obligé de faire face à une explosion de revendications sectorielles. A noter que le précédent round de négociations sociales dans le secteur public au titre de l'année 2014 avait abouti à la signature, le 1er mai dernier, d'un accord entre le gouvernement et l'UGTT sur des augmentations salariales au profit d'environ un million de fonctionnaires et de salariés des établissements publics. Ainsi, les fonctionnaires ont bénéficié d'une augmentation de 50 dinars par mois, tandis que les salariés des établissements publics ont vu leurs salaires majorés de 70 dinars. L'accord conclu s'applique depuis le mois de juin dernier avec un effet rétroactif courant à partir de janvier 2015. L'UGTT souhaite, par ailleurs, le lancement d'un nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé, chose que l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) semble pour l'heure refuser. L'organisation patronale met en avant la conjoncture économique maussade, la multiplication des grèves dans la plupart des secteurs d'activités et la baisse de la productivité.