Le Chef du gouvernement Habib Essid et le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Hassine Abbassi, ont signé, hier, le communiqué commun donnant le coup d'envoi des négociations sociales dans la fonction publique et le secteur public au titre de l'année 2014. «Nous ne réclamons pas vraiment des majorations des salaires mais plutôt une réhabilitation du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des salariés des établissements publics», a déclaré M. Abbassi juste après la signature du communiqué commun. Le responsable syndical a également souhaité qu'un accord sur les taux des augmentations salariales au titre de l'année 2014 soit trouvé rapidement afin de lancer juste après un nouveau round de négociations sociales relatif aux années 2015 et 2016. Il a également souligné l'importance de maîtriser la flambée des prix des produits de base afin que les augmentations qui seront accordés aux salariés d'une main ne soient pas pris de l'autre. Le Chef du gouvernement a, quant à lui, fait remarquer que les caisses sociales souffrent d'un déficit d'environ 400 millions de dinars, un chiffre susceptible de monter en flèche pour atteindre 700 millions de dinars à la fin de l'année en cours «si des mesures énergiques ne seront pas prises pour faire face à cette situation préoccupante». M. Essid a aussi évoqué les pressions dont souffrent les finances publiques en raison de la hausse des subventions de plusieurs produits et de la mauvaise situation financière de nombreuses entreprises publiques. Selon des sources proches de la centrale syndicale, les représentants de l'UGTT au sein de la commission mixte des négociations va réclamer des augmentations de 6% au titre de l'année 2014 au profit des quelque 750.000 fonctionnaires et salariés des établissements publics afin de compenser la baisse du pouvoir d'achat de cette catégorie de salariés. L'organisation, qui compte plus de 750 mille adhérents, rappelle en effet que le taux d'inflation a dépassé la barre de 5% par an au cours des deux dernières années, tout en indiquant que les salariés n'ont pas bénéficié de majorations au titre de l'année 2013. A noter que le gouvernement des technocrates Mehdi Jomâa avait refusé tout au long de l'année écoulée de lancer un nouveau round de négociations sociales dans le secteur public, arguant de la situation difficile des finances publiques. Le nouveau cabinet issu des élections législatives du 26 octobre a, quant à lui, accepté le principe de l'octroi de majorations salariales aux fonctionnaires et aux salariés des entreprises publiques dans l'espoir d'apaiser les tensions sociales et de nouer des rapports des bons rapports avec l'UGTT Il est à rappeler, par ailleurs, que l'UGTT et l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) avaient signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé malgré une conjoncture économique nationale morose. Cet accord a porté sur des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport au profit de quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 secteurs d'activités régies par des conventions collectives sectorielles.