Le nouveau round des négociations sociales dans le secteur public entamé le 23 février ne s'achèvera pas aujourd'hui comme prévu. Le gouvernement et l'l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) n'ont pas encore accordé leurs violons sur le taux des majorations salariales dont devraient bénéficier les quelque 700.000 fonctionnaires et 200.000 salariés des entreprises publics. Le gouvernement n'a proposé que 2,3%, arguant notamment de la faiblesse de la croissance économique, de la faible productivité des salariés dans le secteur public et des fortes pressions sur les finances publiques. La centrale syndicale a, quant à elle, réclamé des augmentations salariales de 15% au titre de l'année 2014. Elle a fait savoir que des études menées par des experts indépendants ont fait ressortir que le pouvoir d'achat des salariés s'est détérioré de plus 35% sous l'effet d'une inflation galopante, tout en rappelant que les fonctionnaires et les employés des entreprises publiques n'avaient pas bénéficié de majorations au titre de l'année 2013. L'UGTT a, d'autre part, a aussi appelé le gouvernement à trouver de nouvelles approches innovantes pour mobiliser des ressources financières internes, indiquant que la lutte contre l'évasion fiscale et la fraude douanières pourraient, à elles seules, permettre de mobiliser 9 milliards de dollars supplémentaires, ce qui représente environ 25% du budget de l'Etat. Les syndicalistes s'attendent désormais à ce qu'un accord définitif sur les majorations des salaires soit conclu d'ici mi-avril au plus tard. L'UGTT, qui compte plus de 750 mille adhérents, s'est attachée sur un autre plan au lancement d'un autre round de négociations sociales sur les majorations des salariales dans les secteurs public et privé au titre des années 2015 et 2016 le plus tôt possible. Il est à rappeler que le gouvernement des technocrates Mehdi Jomâa avait refusé tout au long de l'année écoulée de lancer un nouveau round de négociations sociales dans le secteur public, arguant de la situation difficile des finances publiques. Le nouveau cabinet issu des élections législatives du 26 octobre a, quant à lui, accepté le principe de l'octroi de majorations salariales aux fonctionnaires et aux salariés des entreprises publiques dans l'espoir d'apaiser les tensions sociales et de nouer des rapports des bons rapports avec l'UGTT. A noter par ailleurs que l'UGTT et l'UTICA avaient signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé malgré une conjoncture économique nationale morose. Cet accord a porté sur des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport au profit de quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 secteurs d'activités régies par des conventions collectives sectorielles.