L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et le gouvernement entameront des négociations sociales dans le secteur public dans les quelques jours à venir. Selon des sources proches de la centrale syndicale, ces négociations seront clôturées avant la fin du mois en cours. L'UGTT va réclamer, dans ce cadre, des augmentations de 6% au titre de l'année 2014 au profit des quelque 800.000 fonctionnaires et salariés des établissements publics afin de compenser la baisse du pouvoir d'achat de cette catégorie de salariés. L'organisation, qui compte plus de 750 mille adhérents, rappelle en effet que le taux d'inflation a dépassé la barre de 5% par an au cours des deux dernières années, tout en indiquant que les salariés n'ont pas bénéficié de majorations au titre de l'année 2013. Le démarrage des négociations sociales dans le secteur public a été rendu possible grâce à un accord conclu entre les trois parties concernées, en l'occurrence la centrale syndicale, l'actuel cabinet de technocrates et le parti vainqueur des dernières législatives et à qui incombe la responsabilité de former le prochain gouvernement à savoir Nidâa Tounes. Une rencontre tenue fin décembre entre le président de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, le Chef de l'actuel gouvernement , Mehdi Jomâa, et le secrétaire général de l'UGTT, Houcine a permis de débloquer la situation. Lors de la discussion du budget de l'Etat de 2015, l'actuel Chef du gouvernement Mehdi Jomâa avait, en effet, déclaré qu'il ne voyait aucun inconvénient à allouer un budget aux augmentations salariales pour l'année 2015, si l'Assemblée des Représentants du Peuple(ARP) lui donne son feu vert. L'accord conclu entre l'ARP, le gouvernement de technocrates et l'UGTT porte sur l'élaboration d'une loi des finances complémentaire pour prendre en considération les répercussions financières des augmentations salariales sur le budget de l'Etat. En septembre dernier, le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli avait déclaré à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres que les négociations sociales dans le secteur public après le départ de l'actuel gouvernement de technocrates et l'entrée en fonction d'un nouveau cabinet issu des élections législatives du 26 octobre. Le gouvernement avait alors expliqué cette décision par les fortes pressions sur les finances publiques. Il est à rappeler, par ailleurs, l'UGTT et l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) avaient signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé malgré une conjoncture économique nationale morose. Cet accord a porté sur des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport au profit de quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 secteurs d'activités régies par des conventions collectives sectorielles.