L'UGTT revoit ses exigences à la baisse et réclame 90 dinars; le gouvernement campe sur ses positions et ne propose que 30 Aujourd'hui, réunion extraordinaire de la commission administrative nationale de l'UGTT Le gouvernement et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) peinent encore à accorder leurs violons sur le taux des majorations salariales dont devraient bénéficier les quelque 700.000 fonctionnaires et 200.000 salariés des entreprises publiques. Une nouvelle réunion bipartite tenue hier au Palais du gouvernement à la Kasbah n'a pas permis de rapprocher les points de vue à ce sujet. Le gouvernement a campé, à cette occasion, sur ses positions, et n'a proposé que 2 ,3%, soit 30 dinars, arguant notamment de la faiblesse de la croissance économique, de la faible productivité des salariés dans le secteur public et des fortes pressions sur les finances publiques. Après avoir réclamé des augmentations salariales de 15%, la centrale syndicale a, quant à elle, revu ses exigences à la baisse. Elle ne demande désormais qu'un taux de 8%, soit 90 dinars. L'UGTT se base sur des études menées par des experts indépendants ont fait ressortir que le pouvoir d'achat des salariés s'est détérioré de plus de 35% sous l'effet d'une inflation galopante, tout en rappelant que les fonctionnaires et les employés des entreprises publiques n'avaient pas bénéficié de majorations au titre de l'année 2013. Face à ce blocage, l'organisation syndicale qui compte plus de 750 mille adhérents a décidé de convoquer une réunion extraordinaire aujourd'hui de sa commission administrative nationale pour examiner ce dossier épineux. A noter que l'UGTT s'attache, par ailleurs, au lancement le plus tôt possible d'un autre round de négociations sociales sur les majorations des salariales dans les secteurs public et privé au titre des années 2015 et 2016. Il est à rappeler que l'UGTT et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) avaient signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé malgré une conjoncture économique nationale et internationale plutôt morose. Cet accord a porté sur des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport au profit de quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 secteurs d'activités régies par des conventions collectives sectorielles.