L'Espace Bouabana pour les Arts (à la rue de Marseille) a rendu un magnifique hommage, le jeudi 14 mai courant, à Hechmi Ghachem Bey, qui nous a quittés le 17 mai 2014. Ce fut particulièrement émouvant... A la hauteur de ce que fut l'homme et le créateur, qui avait tant donné à la culture de son pays, parce qu'il avait la conviction que ce n'était que par le biais de la Culture et des Arts que les âmes s'élèvent. C'était son crédo, son combat, et toutes les pulsations de son cœur. Se sont joints à cet hommage, l'association Chokri Belaïd pour la Création et les Arts ainsi que l'UGTT. Manière de reconnaissance et de fidélité à un artiste protéiforme et multidisciplinaire : poète, journaliste, peintre, homme de théâtre, et agitateur culturel devant l'éternel, qui avait tant de fois animé par le passé, la fameuse piétonne de la rue de Marseille. Prolongement, quasi-naturel de l'Espace qu'il dirigeait, et avait crée en 2005, grâce à son ami de toujours Ahmed Aloulou, restaurateur, grand amoureux des Arts et mécène éclairé, qui aura fait pour beaucoup d'artistes, et pas des moindres, ce que l'Etat, et le ministère de la Culture n'ont pas su faire. Leur tendant la perche et les encourageant, afin qu'ils puissent avoir les coudées franches pour s'adonner à leur art. Nous pensons à feu Habib Bouabana, à Lamine Sassi, à Mourad Harbaoui, et tant d'autres, également parmi la nouvelle génération de plasticiens : Mourad Zeraï, Hamdi Mezhoudi, Olfa Jegham..., et nous en oublions, qui sont passés par l'Espace Bouabana, et y ont accompli leur baptême du feu. Ils ne l'oublieront pas, puisqu'ils étaient tous présents, pour rendre hommage à l'artiste, à travers une exposition de peinture, ainsi qu'à une série de portraits, croqués sur le vif à la rue de Marseille, ayant investi la piétonne pour l'occasion, aux côtés de deux talentueux groupes de musique qui se sont associés à la manifestation : (Fnar et Jay System), avant que tout ce beau monde ne rejoigne, à partir de dix-neuf heures, l'Espace Bouabana pour les Arts, pour la deuxième partie de la soirée, afin d'avoir le privilège d'écouter Ouaness Khligène, ainsi que Farhat Jedid, restituer, en musique et en chansons, le monde poétique de Hechmi Ghachem. Tous ses amis : artistes, et créateurs de tous bords avaient répondu présents au rendez-vous. Mais ce ne fut pas un anniversaire comme les autres, parce que Hechmi Ghachem Bey manquait à l'appel. Mais cela donnait chaud au cœur, parce que justement, ceux qui l'aimaient vraiment ne l'avaient pas oublié. Ils se reconnaîtront... Kamel le « gardien du temple » qui a veillé aux moindres détails de la manifestation, et tous les autres qui ont eu à cœur de la faire aboutir. Parce que la fidélité à la mémoire de nos chers disparus, est devenue une « perle rare » qui brille comme un joyau des plus précieux, à préserver, comme la prunelle de ses yeux, et parce qu'elle ne court pas les rues, force est de citer, à cet égard, Ahmed Aloulou ainsi que tous les enfants Aloulou, qui nous ont offert ce très bel hommage... Nous ne les remercierons jamais assez... Nous ne pouvons pas en dire autant du ministère de la Culture, qui aura, surtout, brillé par son absence. Mais c'est, n'est-ce pas, dans l'ordre des choses...