Treize à la douzaine, peut-on dire. Et pour cause ! L'héroïne de la présente affaire aurait commis pas moins de treize vols, dont les victimes ont eu recours, à un certain moment, à ses services. Autant dire qu'elle n'a pas perdu son temps, la petite, puisque s'en sortant à son avantage à chaque coup, c'est-à-dire à la suite de tout embauche. En tout cas, elle n'a aucunement froid aux yeux, la bonne. Car, vous l'avez certainement deviné, elle ne faisait que proposer ses services aux dames dont les occupations, professionnelles ou autres, les empêchent de s'intéresser régulièrement à leur intérieur, d'où le recours systématique aux aides ménagères pour les alléger de ce « fardeau ». La voilà, donc, la bonne femme pleinement engagée dans ses activités doublement lucratives. Commençons, cependant, par remonter le temps et prendre connaissance de cette jeune femme téméraire. Au début, bien évidemment, une existence des plus difficiles, au sein d'une famille nombreuse dont le chef n'arrivait jamais à joindre les deux bouts, d'où cette obligation de tenter mille et une acrobaties afin de parvenir à subvenir aux besoins des siens. Il va sans dire que la progéniture en souffrait le martyre de cette malheureuse situation, essentiellement les filles, dont la scolarité s'arrêtait au bout de trois à quatre années. Il en fut de même pour l'héroïne de la présente affaire, qui a dû quitter les bancs de l'école très tôt. Une fois adolescente, elle s'est trouvée dans l'obligation de venir en aide à son paternel. Mais sans la moindre qualification, elle ne pouvait être rien d'autre qu'une aide ménagère à proposer ses services aux quatre coins de certaines cités, essentiellement du côté d'El Manazeh, Ennasr, ou encore Mutuelleville. Elle y trouvait son compte, apparemment, ainsi d'ailleurs que ses employeurs, la payant à la journée. Ces derniers ne savaient pas, sur le moment, ce qu'ils risquaient ! Les propriétaires vont découvrir successivement le larcin, notamment des bijoux, mais également certaines sommes d'argent. Ils s'empressaient bien entendu de porter plainte, mais se contentant de fournir le signalement de la jeune fille. Les plaintes se sont ainsi succédé, permettant aux auxiliaires de la justice de mettre au point un stratagème leur permettant de confondre la suspecte. Une fois arrêtée, la bonne femme s'est complètement effondrée, racontant aux enquêteurs ses périples à travers les cités huppées, avouant pas moins de treize coups…