Tranquilles, les voyous, et tout à fait sereins. Au point qu'ils œuvrent même le soir, enfin, dans un registre différent de celui de la journée. Le soir venu, ils préfèrent une occupation qui n'a rien à voir avec celle entreprise quelques heures plus tôt. Mais ils ont fini, malgré tout, par tomber de haut, puisque se croyant invulnérables et supérieurs à leur entourage, expressément les auxiliaires de la justice. Ces derniers ont cependant attendu le moment propice afin de les mettre hors d'état de nuire. La main dans le sac, comme on dit. Et ce qu'ils vont révéler n'a pas surpris outre mesure les enquêteurs. Bref, les cinq compagnons ont été interpellés au moment où ils s'apprêtaient à commettre un nouveau coup, un cambriolage, prenant pour cible une demeure pratiquement du centre-ville. Certes, dans un vieux quartier de la capitale, néanmoins pas du tout loin des artères principales, du moins à quelques encablures. Aussi, n'ont-ils trouvé aucune peine pour se faufiler dans la demeure à l'aide de quelques clés, un tournevis et un arrache-clous. Un matériel primitif, mais qui leur aurait permis de réussir plusieurs opérations jusque-là. La surprise est venue au poste, au moment où on attaquait la première étape de l'instruction, celle de l'interrogatoire. Trois des cinq malfaiteurs étaient porteurs d'une bonne quantité de comprimés d'un médicament compté parmi les prohibés, puisqu'appartenant au tableau B. Les trois types étaient en effet en possession de 200 capsules. L'affaire prenait alors une nouvelle orientation. Pressés par les enquêteurs, les suspects ont avoué qu'ils se procuraient ce produit nocif, avant de l'écouler auprès des collégiens des établissements scolaires, à raison de 3 jusqu'à 4 dinars la pièce, essentiellement à Bab El Khadhra et à la rue de Marseille. Ils n'ont pas manqué par ailleurs d'avouer qu'ils sont de connivence avec d'autres complices…