Le Temps-Agences - Un soldat libanais a été blessé dans la journée d'hier au cours d'échanges de tirs autour du camp de réfugiés de Nahr Al-Bared, dans le nord du Liban, où des islamistes résistent depuis plus d'une semaine à l'armée sans que se dessine une perspective de règlement de crise. Le soldat a été légèrement blessé par des franc-tireurs islamistes barricadés à Nahr Al-Bared, a indiqué un porte-parole de l'armée, qui a affirmé que la troupe a répliqué aux sources de tirs et détruit des fortifications des groupes armés. Des accrochages nocturnes entre l'armée et les islamistes du Fatah Al-Islam, un groupe se réclamant idéologiquement d'Al-Qaïda, sont enregistrés quotidiennement depuis l'entrée en vigueur d'une trêve le 22 mai, après trois jours de combats qui ont fait 78 morts, dont 33 soldats. Mais hier, en milieu de journée, des échanges de tirs sporadiques étaient encore entendus autour du camp. Pris en étau, des milliers de réfugiés palestiniens ont fui le camp, notamment à la faveur de la trêve. Mais entre 3.000 et 8.000 y seraient encore bloqués, selon l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). Alors que l'incertitude régnait sur les moyens de mettre un terme à cette crise, la tension est montée avec le vote prévu demain au Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution visant à assurer l'entrée en vigueur le 10 juin d'une convention créant un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri. Dans la crise avec le Fatah Al-Islam, le commandant en chef de l'armée, le général Michel Sleimane, a réaffirmé avant-hier que l'armée était "déterminée à arrêter les assassins (du Fatah Al-Islam) et à les déférer devant la justice". Une source gouvernementale, parlant sous le couvert de l'anonymat, a indiqué que les autorités avaient laissé aux "organisations palestiniennes (au Liban) la possibilité de résoudre le problème avec le Fatah Al-Islam sans limite de temps". Le gouvernement compte sur ces factions, principalement le Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, pour qu'elles arrachent un accord comprenant la reddition des combattants impliqués dans les attaques contre l'armée, afin qu'ils soient jugés. Un dignitaire sunnite, Cheikh Mohammed Al-Hajj, impliqué dans les médiations, a indiqué hier que "les pourparlers ne sont encore qu'à leurs débuts, mais nous sommes déterminés à poursuivre les efforts". "Le problème est compliqué et a des dimensions locales, régionales et internationales", a-t-il dit. Dans un communiqué, l'armée libanaise a indiqué qu'elle avait ouvert le feu et détruit des fortifications du Fatah A Islam, "provoquant des pertes nettes" dans les rangs des combattants retranchés. Abou Emad Al-Refaie, représentant du Djihad islamique au Liban, a indiqué que les factions palestiniennes devaient à présent se mettre d'accord sur la manière de trouver "une solution pacifique au phénomène Fatah Al Islam". Abou Salim Taha, porte-parole du Fatah Al Islam, a prévenu qu'aucun de ses combattants ne se livrerait. "C'est impossible", a-t-il dit, avant de poursuivre: "Certaines propositions étaient illogiques, maintenant on va voir ce qui se passe." Selon les autorités libanaises, le Fatah Al Islam compterait dans ses rangs des combattants de plusieurs nationalités, dont des Saoudiens, des Algériens, des Syriens et des Libanais. L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Abdelaziz Khojah, a déclaré au quotidien Al Hayat que quatre de ses compatriotes avaient trouvé la mort en combattant au sein de ce mouvement, qui partagerait l'idéologie d'Al Qaïda.