Le charter sauve la mise Bonnes perspectives 2010 Manque à gagner de 5 millions de dinars à cause du nuage islandais C'est au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat que M. Nabil Chattaoui, Président Directeur Général de Tunisair et son équipe ont choisi de tenir leur communication financière, afin d'éclaircir sur les résultats du transporteur national, une compagnie qui durant ses 62 ans d'existence, n'a connu que deux exercices déficitaires. En 2009, et malgré toutes les turbulences qu'il a connues, Tunisair a quand même réalisé des bénéfices de 60 millions de dinars, contre des bénéfices de 33 millions de dinars en 2008. Ladite rencontre a aussi permis aux dirigeants de Tunsiair de dévoiler les stratégies de la compagnie notamment vis-à-vis de l'accord du ciel ouvert (Open Sky) ou encore sur le plan de flotte. Les 62 années d'existence de la compagnie, lui ont permis de prendre de l'envergure qui ne cesse de prendre de l'importance de jour en jour. Aujourd'hui, Tunisair est un groupe qui conglomère 9 sociétés dont « deux société seulement, à savoir Mauritania Airways et Seven Air, sont déficitaires » a précisé M. Chattaoui. Sinon l'ensemble des autres compagnies a clairement contribué à la réalisation de performances malgré les circonstances ayant prévalu au cours d'une année 2009, beaucoup plus que compliquée. Ainsi, le chiffre d'affaires de la compagnie a été maintenu à 1005 millions de dinars, ce qui réconforte la position de Tunisair comme étant le 2ème groupe en termes de chiffre d'affaires dans le pays. 2009, année de toutes les difficultés L'année 2009, et malgré tout ce qu'elle a pu apporter de négatif sur l'activité basique de la compagnie, (à savoir le transport) n'a pas déstabilisé Tunisair. Le trafic international assuré par la compagnie depuis et vers la Tunisie, lui a permis de transporter 10,16 millions de passagers, dont 54% en vols charters, et 46% en vols réguliers. Ces chiffres sont en baisse par rapport aux années précédentes (10.83 millions de passagers en 2008, et 10,49 millions de passagers en 2007). Pour ce qui est des parts de marché, Tunisair a su s'accaparer les 35% de ces parts sur les vols internationaux. Selon les responsables de la compagnie « trois types de compagnies sont présentes sur le marché tunisien. Il s'agit de compagnies régulières, de compagnies hybrides, ainsi que des compagnies opérant seulement sur des vols charter. L'offre de Tunisair est adaptée à la structure du marché avec notamment un service régulier traditionnel, un service régulier hybride vers l'Europe et un service charter pur. Tout ceci avec la combinaison des trois types d'opérations sur les marchés : France, Italie et Allemagne ». En d'autres termes, ce sont les vols charters qui ont sauvé la mise pour Tunisair au cours de 2009. Répondant à une question posée par Le Temps sur la manière dont Tunisair a réussi à fructifier cette activité charter en une aussi difficile année, activité ayant connu une baisse de l'activité de 10% contre une croissance de 3% des revenus. Ali Miaoui Directeur central de produit à Tunisair a souligné que « cette activité a parfaitement profité de deux facteurs essentiels pour sortir bénéficiaire en fin d'année, tout d'abord l'importante baisse des prix des carburants ainsi que la baisse des prix des sièges par les autres compagnies étant donné le climat de crise qui a régné au cours de 2009 ». L'activité régulière de la compagnie a, elle aussi, connu une « croissance ». Il s'agit là d'une activité historiquement tournée vers l'Europe, moyennant des vols directs à partir des villes tunisiennes non desservies par les concurrents, et vers des aéroports principaux et secondaires à l'étranger. Cette activité jouit au fait d'une classe économique au standard international sur l'ensemble des vols réguliers, souligne encore les responsables de la compagnie qui ont par ailleurs noté que la classe affaires est disponible sur des destinations sélectionnées, de plus en plus présente. On note aussi le développement des marchés de l'Afrique de l'Ouest et du Moyen-Orient qui ont représenté 10% de l'activité en 2009, outre le développement du Trafic de transit grâce au développement du réseau sur l'Afrique (assurant 7% des revenus en 2009) et l'apport progressif de Mauritania Airways, malgré son déficit. Perspectives 2010, assez prometteuses La saison 2010, notamment celle estivale semble augurer de bonnes perspectives pour Tunisair. Les responsables de la compagnie ont eu beaucoup à dire à ce sujet au cours de cette communication financière. On annonce une stabilité du nombre de passagers et même une croissance de 2,7%, outre une croissance profitable de l'activité régulière avec notamment 4,5 points de plus pour le coefficient de remplissage passager. Le mois d'avril, avec tout ses soubresants avec lui, notamment ce nuage islandais a été synonyme, à ses débuts d'une belle croissance, mais ce nuage, indique M. Chettaoui « a causé une baisse de 5.9% (activité cumulée à -2.9%). Il ne s'agit pas de pertes, mais il s'agit plutôt d'un manque à gagner de 5 millions de dinars au cours de cette période pendant laquelle on tablait sur le transport de 30 mille passagers, mais nous n'avons transporté que 18 mille ». Pour la saison estivale 2010, la compagnie table sur une croissance du nombre de réservations de l'activité régulière de +3 %. La confirmation de l'activité pèlerinage et Omra en 2010 permettra à la compagnie d'assurer le transport de 50.000 personnes. Par ailleurs, 8 nouvelles fréquences viendront s'ajouter au réseau Tunisair. Il s'agit de deux vols supplémentaires vers Milan, trois vers Tripoli, un vol vers Madrid et un autre vers Bordeaux, outre une nouvelle ligne de Monastir sur Lyon. L'été 2010 connaitra aussi l'introduction d'un nouveau vol Djerba- Luxembourg tous les mardis et d'un autre Djerba Monastir Londres tous les lundis et jeudis. La classe affaire fera son apparition sur les axes de Tunis-Milan et de Djerba- Paris, outre les vols TozeurMilan et TozeurMadrid, malgré leurs déficits. L'hiver 2010-2011 connaitra pour sa part la reprise du développement avec 19 nouveaux vols réguliers, dont notamment l'étude de deux nouvelles destinations : Douala (Cameroun) et Ouagadougou (Burkina Faso).