s'achèveront le 31 juillet, ce qui risque de perturber le fonctionnement des divers établissements d'enseignement supérieur et les préparatifs de la prochaine rentrée universitaire Les présidents des Universités dénoncent les «déclarations trompeuses» du ministre Les présidents des douze Universités tunisiennes ont dénoncé lors d'une réunion tenue mardi les « déclarations trompeuses» du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, selon lesquelles les élections des recteurs, directeurs et doyens ainsi que des membres des autres instances pédagogiques des établissements d'enseignement supérieur et de recherche ont été reportées à la demande des présidents des universités. «Les déclarations du ministre sont trompeuses dans la mesure où le report des élections s'explique par le différend qui a opposé le ministère d'un côté et les dirigeants des universités et le syndicat des enseignants de l'autre au sujet du décret électoral», a expliqué l'un des présidents des universités ayant pris part à cette réunion. «Alors que nous avons plaidé pour la tenue des élections sur la base de l'actuel décret électoral en attendant l'approfondissement du débat sur son amendement, le ministère nous a surpris par la publication d'un nouveau décret controversé, tout en assurant que le nouveau texte a fait l'objet d'un large consensus », a-t-il ajouté. La même source a précisé que les présidents des universités ont refusé la tenue des élections des instances pédagogiques durant les vacances d'été pour que ce rendez-vous ne soit pas entaché par un faible taux de participation qui remettrait en cause la représentativité des nouvelles instances. Les présidents des douze Universités ont, par ailleurs, décidé de tenir des réunions d'ici le 23 juillet pour répondre aux récentes déclarations du ministre et examiner l'impact de cet ajournement sur le fonctionnement des universités. En effet, les mandats des présidents des Universités et des autres instances pédagogiques élues s'achèveront le 31 juillet, ce qui risque de perturber le fonctionnement des divers établissements d'enseignement supérieur et les préparatifs de la prochaine rentrée universitaire. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait déclaré, samedi dernier, que le décret relatif aux élections des dirigeants des universités et des instances pédagogiques n'a pas été élaboré de manière unilatérale mais avec la participation de toutes les parties concernées, à savoir les présidents d'universités et des syndicats qui l'ont adopté à l'unanimité après l'avoir examiné article par article. Le ministre rassure S'exprimant lors d'une plénière de l'Assemblée des représentants du peuple consacrée aux questions orales adressées à des membres du gouvernement, M. Khalbous a affirmé que les élections ont été reportées à la prochaine rentrée universitaire à la demande des présidents des universités et non pas sur décision unilatérale de son département. Il a également assuré que toutes les dispositions ont été prises pour que ce report n'ait pas de répercussions sur l'activité des établissements universitaires. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que l'objectif visé par le changement du décret électoral est d'élire des présidents compétents et indépendants, indiquant que ce décret consacre la transparence et permet de demander compte à l'élu et même de lui retirer la confiance s'il le faut. Les présidents des universités et la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) ont cependant fustigé décret électoral «préparé dans les bureaux clos du ministère de l'enseignement Supérieur» et qui comprend plusieurs «mesures anti-démocratiques ». Les pourfendeurs du décret électoral fustigent notamment l'autorisation des chefs de départements à participer aux élections du doyen ou du directeur de chaque établissement d'enseignement supérieur. Selon eux, cette mesure est inadéquate étant donné que chefs de département ne bénéficient que d'une légitimité électorale très réduite parce qu'ils ne sont élus que par les membres de ce département (le nombre de ces membres dépasse pas une dizaine dans certains cas) tandis que les membres des conseils scientifiques sont élus par l'ensemble des enseignants permanents. La participation des chefs de départements aux élections rend aussi quasi-impossible le retrait de confiance au directeur ou au doyen puisque cette procédure qui vise à éviter toute propension à la gestion unilatérale de l'université nécessitera désormais le feu vert des deux tiers (2/3) des membres des conseils scientifiques et des chefs de départements. Autre point litigieux évoqué par la FGESRS: l'adoption du scrutin uninominal pour l'élection du doyen ou du directeur de chaque établissement universitaire et du mode de scrutin de liste pour l'élection du président de chaque université et de ses deux adjoints ce qui « risque de transformer les universités en un espace de luttes partisanes».