Samedi 15 novembre à 17h00, l'Institut français de Tunisie s'associe au Collège international de Tunis pour organiser une conférence de Régis Debray, écrivain, philosophe et universitaire, dans laquelle il dévoilera ses réflexions autour de l'utilisation contemporaine de la notion d' «Occident». C'est à l'examen «clinique» d'un Occident que l'on dit «malade» que propose de se livrer Régis Debray. Aux nombreuses nuances qu'il apporte au tableau sombre dépeint par les experts en statistiques, il ajoute que, si la croissance de l'Occident s'étiole, son vernis idéologique reste, lui, intact, qu'il conserve notamment le monopole de l'universel qui le fait agir sous le couvert usurpateur de «communauté internationale». Cet «hybris», symptomatique de sa puissance, soulève des rancœurs aux marches des Etats vassaux de l'Occident et nourrit une guerre asymétrique intarissable qui oppose à la technologie militaire des uns, la détermination opiniâtre des autres. «Ce qui m'a amené à m'intéresser à cette notion d'Occident, c'est la vague pessimiste que j'ai vu déferler à la «une» des revues : «Le monde occidental est-il en danger ?», «L'Occident est-il fini?» [...]. Vague à l'âme, neurasthénie, crise de confiance, qui m'ont donné envie d'aller y voir de plus près» déclare-t-il dans le colloque «Occident et mondialisation», en janvier 2013. Né à Paris en 1940, Régis Debray est écrivain, universitaire et philosophe. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, son parcours est riche et éclectique : militant communiste engagé aux côtés du Che Guevara, conseiller de François Mitterrand, il a été Conseiller d'Etat avant d'embrasser une carrière universitaire. En 2002, il est à l'initiative de la création de l'Institut européen en Sciences des Religions, et crée en 2005 la revue Médium, organe de diffusion de la médiologie, discipline dont il est le principal inspirateur et promoteur. Il est élu membre de l'Académie Goncourt, en 2011, en remplacement de Michel Tournier. Depuis sa fondation en 1998, le Collège international de Tunis a toujours été un espace de libre débat, où des intellectuels, tunisiens et étrangers, ont pris la parole sur des thèmes culturels et politiques contemporains. Depuis la Révolution du 14 janvier, le Collège international s'est associé à de nombreuses initiatives de réflexion autour de la démocratie naissante en Tunisie.