La fête était — presque — totale, presque puisque clubs et scolaires ont brillé par leur absence Le Marathon de la Comar qui s'est déroulé dimanche a été riche en enseignements. C'est ainsi, qu'indépendament de l'aspect organisation, qui a été très bonne, de l'engouement, qui a été remarquable, il y a l'aspect technique. Les représentants du ministère des Sports et de la Jeunesse, ceux de la FT Athlétisme ainsi que les nombreux observateurs présents, ont fini par conclure, au fur et à mesure que les résultats leur parvenaient que ...le premier sport olympique dans notre pays est dans un triste état. Et ce n'est ni la médaille de Ghribi ni la bataille à couteaux tirés qui se déroule pour le contrôle de la FTA, qui seraient en mesure de changer les choses. C'est, en effet, le nombre des jeunes qui ont participé, les lieux d'où ils viennent, leur âge, la proportion filles et garçons, les distances choisies etc. qui importent pour se faire une idée de la situation de cette discipline sportive. Nous avons relevé par exemple, que les clubs ont été pour ainsi dire absents. Les scolaires, quant à eux,on en entendait pas parler. Pourtant, une épreuve de course de «sport pour tous» est une occasion de prospecter ou de faire le point. Si vous vous adressez à l'une ou l'autre de ces brillants absents, ils vous rétorqueront «qu'ils n'ont pas été invités» (sic). Comme si les milliers, oui milliers, de participants qui prennent part aux courses pour tous et marathons de Paris, Londres, New York, etc. sont là parce qu'on les a invités!! Ils sont là, parce qu'ils considèrent que cette compétition est bonne pour eux, ou que leurs dirigeants ont conclu que leurs protégés ont intérêt à prendre part à cette manifestation de masse. Et attention, ils paient de l'argent pour y participer, alors que chez nous, c'est gratuit, et que tout le monde est récompensé. Cela revient à dire que, c'est une question de mentalité d'abord, d'éducation et de responsabilité ensuite. Une question de mentalité parce que les dirigeants ou les athlètes connaissent leurs intérêts et qu'il y a des personnes responsables qui savent reconnaître les opportunités positives qui se présentent. Une question de responsabilité, parce que ceux qui veillent sur les différents secteurs ne sont pas là pour apprécier la velouté des moquettes de leurs bureaux et le confort de leurs fauteuils. Nos scolaires brandissent les milliers de licences établies pour «convaincre» ceux qui seraient tentés de prétendre qu'ils devraient agir pour refaire de ce secteur le creuset du sport national. De ces milliers de licenciés, combien y a-t-il d'actifs? Combien ont -ils rejoint les sports civils? Ont-ils même été conseillés pour y aller? Les chiffres, tout aussi bien que la réalité des choses prouvent le contraire. Un bon coup de pied... Sans pour autant engager des polémiques qui ne mèneraient nulle part, n'est-il pas temps de donner un bon coup de pied dans cette fourmilière et de faciliter l'éclosion des milliers de jeunes, dont fourmillent ce sport scolaire, dont les performances se déprécient au fil des années. N'est-il pas temps de faire de ce secteur chargé de prendre en main nos jeunes enfants à un âge très avancé, la locomotive qui aura le privilège de montrer la voie à un sport civil discrédité, essoufflé et où les intérêts et les convoitises ont changé les valeurs et mis un terme aux illusions de tous ceux qui croyaient en lui? Quand on sait que la force et la puissance du sport de haute performance et du sport américain notamment, sont dans leur sport scolaire et universitaire, il y a de quoi s'arracher les cheveux face à cette impardonnable négligence qui nous prive des meilleurs résultats qu'aurait pu donner le sport scolaire dont la place au sein de notre système éducatif et dont la qualité des cadres sont remarquables. Quand on constate que la barrière, qu'un illuminé de ministre des Sports a dressé entre les enseignants d'éducation physique et le sport civil est encore en vigueur et coupé par voie de conséquence ce cordon ombilical vital (La Presse a régulièrement attiré l'attention sur cette monumentale bêtise), il y a de quoi se demander où sont nos stratèges? Quand on voit que des championnats féminins de sports collectifs se déroulent avec moins de dix équipes, alors que des centaines d'équipes scolaires pourraient être engagées pour favoriser la prospection et donner du travail aux jeunes cadres qui piaffent d'impatience (c'est là où on devrait engager des fonds et non pas dans le renflouement d'un professionnalisme raté), on comprend que quelque part, on ne veut pas dire la vérité pour que rien ne change. Il est encore temps d'agir. A la condition de le vouloir!!!