Ce treize novembre, pour sa vingt-sixième édition, le Marathon de la Comar de la Ville de Tunis a vécu une véritable renaissance. Le temps d'abord a voulu contribuer à cette extraordinaire réussite sur le plan populaire. Les allées de l'Avenue Bourguiba étaient noires de monde. Et dans ce monde, ce sont les jeunes et les enfants qui constituaient une majorité emballée et enthousiaste. Cette réussite populaire a permis aux organisateurs de penser que leur premier objectif était atteint : vulgariser la course à pied et permettre à ceux qui en sont de chauds adeptes de jauger leurs forces dans une épreuve où l'aspect ludique le dispute au sérieux d'une épreuve à performance. Pour preuve de cet engagement, tous les participants garderont en mémoire cette édition. C'est ensuite la valeur des concurrents qui ont pris le départ et qui se sont associés au succès de cette remarquable journée de « Sport pour tous ». Certes, il y a eu des jeunes venus de loin et qui, arrivés en retard, n'ont pu participer. La faute est à ceux qui les encadraient. Un marathon part toujours à l'heure, pour des considérations techniques et sportives, et considérant que les concurrents doivent au moins effectuer trois quarts d'heure à une heure d'échauffement, il fallait être sur place, à temps, pour éviter les accidents musculaires ou même cardiaques. C'est, enfin, l'organisation qui a été une véritable réussite. Il faudrait avant tout relever le comportement citoyen des agents de l'ordre qui, le sourire aux lèvres, ont dirigé de main de maître les opérations. Grâce à leur maîtrise, la circulation n'a pas été gênée et le marathon qui empruntait un parcours nouvellement tracé a convenu aussi bien aux néophytes qu'aux chevronnés. Dans la « course pour tous», sur six kilomètres, c'est Khaled Soltani qui l'a emporté (20'22), au terme d'une chevauchée bien menée et grâce à un finish digne des grands compétiteurs. Chez les dames, c'est Soumaya Bouzayed (23'23'') qui a eu le dernier mot, en accélerant dans la dernière partie du parcours. Le « semi-marathon» a été l'affaire de Wissem Hosni qui a su régler son allure pour terminer dans un temps respectable. La performance est d'autant plus intéressante (1h03'32'') que ce jeune est en mesure de faire beaucoup mieux. Mais vu le nombre des engagés, il apparaît que l'on devrait faire beaucoup plus au niveau des courses de fond. Le semi-marathon est une bonne préparation pour le cross ou pour les courses de longues distances. La course reine, le marathon proprement dit, est revenue au Marocain Houcine Boussag. Grâce à une foulée régulière au compas bien approprié, il a su maintenir la bonne distance pour l'emporter en (2h23'). Là aussi, nous avons besoin de prospecter plus large pour ramener des jeunes vers ces distances qui exigent beaucoup de sacrifices et de travail. L'exemple de la Fédération marocaine d'athlétisme est à prendre en compte, puisque nous recevons chaque année de jeunes marathoniens nouvellement lancés. Dans cette épreuve, où la spécialisation est nécessaire, seul le travail paie. Nous y reviendrons !