Par Kamel GHATTAS Il a été dernièrement procédé à l'inauguration d'une maison des jeunes dans une zone défavorisée. Cette initiative est de nature à enrichir le potentiel mis à la disposition d'une population qui a bien besoin de ces lieux, pour laisser libre cours à son imagination créatrice. Mais ce qui est le plus intéressant dans tout cela, c'est bien l'usage qu'on en fera, car ces installations se doivent de répondre aux aspirations de cette jeunesse, à laquelle on ne peut plus rien cacher. Ces jeunes savent tout ce qui se passe d'un bout à un autre de la planète et il serait difficile et dangereux de les prendre en défaut. Ce genre de lieux devient de plus en plus nombreux de par le monde et les objectifs que l'on se fixe d'un pays à un autre diffèrent de ce qu'ils étaient il y a quelques années. Les jeunes sont, en effet, de plus en plus exigeants et le temps où la mise en place d'un poste de télévision était un événement est révolu. Pour les fixer, tout dépendra des activités, des équipements et du personnel d'encadrement qui sera mis en place. Au cours de la même semaine, il a été question de deux débats. Le premier portait sur la meilleure manière d'attirer les jeunes vers ces lieux, à l'effet de les faire profiter tout en les incitant à s'adonner à des activités à même de les aider à mieux s'intégrer dans les milieux sportifs, culturels ou autres. C'est bien ce «autres» qui nous intéresse, car il apparaît que les jeunes sont de plus en plus difficiles à convaincre en raison de la modicité des moyens proposés et de la qualité des équipements que l'on trouve dans ces maisons des jeunes. Pour être conséquent, il faudrait avouer que les moyens financiers devraient sans cesse s'adapter pour moderniser, répondre aux aspirations, être à la page à l'effet d'éviter l'ennui et le désintéressement. Cela suppose des fonds de plus en plus importants, une volonté politique et une constante mise à niveau. Le second débat portait sur la formation professionnelle et sur la prise en main des jeunes qui quittaient volontairement l'école pour des raisons familiales ou par désintéressement. Ces jeunes sont livrés à la rue et se convertissent en proies faciles pour tous ceux qui sont à l'affût, à l'effet de les attirer vers des activités plus ou moins avouables. Sachant qu'un jeune est toujours motivé par ce qui est de nature à lui donner des perspectives, il nous paraît opportun d'allier les loisirs avec la formation. Pourquoi ne pas prendre l'initiative de créer, au sein de ces lieux, de petits centres de formation où les jeunes pourraient apprendre un métier ? L'apprentissage sera confié à des instructeurs agréés et aura lieu dans des ateliers spécialisés que l'on mettra en place au sein de ces maisons des jeunes. Les départements concernés pourraient étudier une formule pour s'associer et pour brasser plus large, en vue d'assurer l'encadrement et la prise en main de cette population livrée à elle-même et qui trouverait alors dans ces maisons des jeunes un lieu qui répondrait à ses aspirations. Ce serait tout simplement aller vers ces jeunes au lieu de les attendre pour les encadrer, les former et leur ouvrir la voie pour une intégration sociale qui sera plus facile à réaliser. C'est ce qu'on fait partout dans le monde, à l'effet de mieux convaincre et de gagner la confiance d'une frange de cette importante population saisie par le vide et le désarroi, en lui offrant de futurs débouchés à même d'assurer à tous ceux qui ont perdu l'espoir un avenir.