Emna Jardak, lauréate nationale, sciences expérimentales, lycée pilote de Sfax : 19,78 Elle a toujours trôné sur les cimes de l'excellence, raflant constamment les meilleurs prix, que ce soit à l'école primaire El Bacha ou au collège pilote qu'elle intègre munie d'un visa en bonne et due forme, en l'occurrence une moyenne, de 19,00 obtenue au concours de sixième. Son credo : pas de place pour le hasard ou le désordre. Sa recette : accorder à toutes les matières une égale importance. Sa stratégie : la planification, la patience et le persévérance. Même si elle revendique des penchants scientifiques, la lauréate nationale a toujours éprouvé une grande passion pour la lecture, avec une prédilection pour la langue de Voltaire dont elle dit : «Je me délecte de l'élégance des tournures et du charme poétique envoûtant de la langue française. D'ailleurs, je suis consciente des méfaits d'une formation déséquilibrée et je m'emploie à être polyvalente pour avoir toujours la sérénité requise et ne pas me trouver obligée de réparer les défaillances dans certaines matières par le surplus obtenu dans d'autres », souligne-t-elle. Quels projets pour l'avenir ? «Prêter le serment d'Hippocrate et endosser la blouse blanche. C'est un rêve que j'ai toujours caressé. Depuis ma tendre enfance », confie-t-elle. Mohamed Amine Ketata, lauréat national, section maths, lycée pilote de Sfax : 19,24 Il y a tout lieu de croire que l'aisance insolente de Mohamed Amine avec les équations est génétique : « C'est un don du ciel », se plaît-il à répéter. Pourtant, la magie de la génétique ne semble pas opérer quant aux matières littéraires. Mohamed Amine ne s'en cache pas, n'a pas l'engouement pour la lecture. Mais cette « défaillance » est compensée par une bonne concentration en classe et un encadrement parental toujours présent, doublé d'aptitudes et de réceptivité innée. Ainsi, les lauriers ont toujours ceint son front : titre de lauréat national au concours de sixième avec 19,55. Notre lauréat national est aussi un peu bohémien. « Je suis incapable de m'adapter au carcan des plannings, même en période de révisions. Quand je ressens une certaine lassitude physique, l'antidote, c'est une partie de cartes avec mes copains pour me recharger les accus. Ou bien, une immersion dans l'univers du virtuel par le canal de mon Gsm. Sinon, c'est la révision des cours et l'immuable et délicieuse plongée dans les arcanes des mathématiques, des sciences physiques et de la rigueur passionnante des sciences de la vie». A présent, Mohamed Amine aspire à une bourse d'études en Allemagne ou en France où il espère un brillant cursus d'ingénieur. Syrine Ben Atitallah, lauréate nationale, économie et gestion, lycée Habib Maâzoun, Sfax : 17,30 Syrine a dépassé largement les prévisions et les pronostics en réalisant une magnifique performance, réussissant la moyenne de 17,30, alors qu'au cours de l'année, sa moyenne tournait autour de 16,00. C'est une élève modèle», souligne le directeur de l'établissement, Fethi Dabbachi. La jeune lauréate nationale, dans la modestie qui la caractérise, ne s'attribue que le mérite du travail régulier et de l'effort : «Je suis en train de cueillir le fruit de tant de persévérance et de travail acharné. Depuis ma scolarité à l'école primaire Mongi Bali, avenue d'Algérie, j'ai constamment reçu des prix d'excellence. Le secret ? «Aucun, sinon une gestion judicieuse du temps et le fait d'accorder le même intérêt à toutes les matières qu'elles soient scientifiques ou littéraires. D'ailleurs, je suis une passionnée de lecture. Finalement, je n'ai pas eu à le regretter au bac, surtout que la section économie et gestion exige une formation équilibrée entre les sciences mathématiques et les autres matières principales comme l'économie et la gestion», affirme-t-elle. Quant à son avenir, elle dit avoir le temps de réfléchir au choix de la future filière à suivre, d'ici la réception des formulaires d'orientation. Yasmine Boussabeh, lauréate nationale, section lettres, lycée Taïeb Mhiri, Sfax : 16,06 Au-delà de sa performance qui force le respect, c'est le témoignage dithyrambique de son directeur, Salah Frikha, professeur de philo, qui donne la vraie mesure des aptitudes peu communes de Yasmine : « C'est une élève hors pair. Nous sommes tous impressionnés par l'étendue de son talent, par son éloquence et ses capacités hors normes en matière de rédaction. Jamais durant ma carrière je n'ai eu l'occasion de connaître une élève de sa trempe, douée d'une capacité aussi étonnante de raisonner et de convaincre. C'est le projet d'une intellectuelle qui pourrait marquer la vie culturelle dans le pays. Fait curieux, Yasmine avait quitté le lycée pilote de Sfax où elle était inscrite en section sciences expérimentales, pour intégrer un établissement ordinaire en vue de passer un bac lettres, tellement sa vocation était envahissante. La lauréate hésite maintenant entre une carrière de professeur de philo et celle de juriste.