L'Organisation de défense du consommateur (ODC) s'inquiète de la hausse des prix Ramadan est à nos portes et les prix des légumes sont toujours à la hausse . Les spéculateurs sont occupés à fourbir leurs armes. L'Organisation de défense du consommateur (ODC) s'inquiète de cette flambée causée surtout par le manque de production durant cette période et les circuits informels de distribution, alors que le citoyen peine à joindre les deux bouts avec la détérioration du pouvoir d'achat. Les prix des légumes sont-ils encore à la portée de toutes les bourses ? Tomate et piment, les stars du marché Le prix d'un kilo de tomate est de 2,680 dinars, celui du piment est de 1,980 dinar. Ceux de l'oignon et des pommes de terre suivent la même courbe ascendante à l'approche du mois de Ramadan, grevant le panier de la ménagère. Le citoyen s'inquiète, d'autant plus que la consommation familiale monte en flèche durant le mois du jeûne et le marché des fruits et légumes devient le lieu de prédilection pour les Tunisiens. Au début de l'année en cours qui a enregistré une montée vertigineuse des prix des tomates et des piments, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Zied Lâadhari, avait expliqué sur les ondes d'une radio privée que «cette hausse est causée par des circonstances provisoires relatives à la vague de froid qu'a vécue le pays, ce qui a généré un retard de la production». Mais la centrale syndicale de l'Ugtt, l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) et l'Organisation de défense du consommateur (ODC) avaient porté un doigt accusateur vers les circuits informels de distribution. Du côté du ministère du Commerce, on essaie toujours de calmer les esprits en expliquant que l'augmentation des prix des légumes n'est que temporaire et que tout a été mis en place pour comprimer la hausse de ces prix et préparer des dépôts stratégiques pour éviter la pénurie de certains aliments au niveau des marchés. La gangrène des circuits informels Contacté au sujet de la hausse des prix des légumes à l'approche du mois de Ramadan, Slim Saâdallah, le président de l'ODC, a rappelé que son organisation a publié un communiqué à la fin du mois de mars dernier dans lequel elle a appelé les autorités à intervenir en urgence pour mettre fin à la hausse des prix. Il a ajouté que la prolifération des circuits parallèles de distribution n'a fait qu'envenimer la situation. «On s'est réuni avec les responsables au ministère du Commerce et on nous a promis la stabilisation des prix, mais on constate que les prix ne cessent d'augmenter et on a peur que ce phénomène ne persiste durant le mois de Ramadan, ce qui aura des incidences négatives sur le pouvoir d'achat du citoyen», a-t-il confié. Le président de l'ODC a ajouté qu'il n'y a eu qu'une légère baisse des prix des produits de consommation à un moment donné, mais les prix ont vite repris leur courbe ascendante. «L'organisation va suivre de très près et dans toutes les régions du pays les promesses avancées par le ministère du Commerce quant à une éventuelle baisse des prix des produits alimentaires avant le mois de Ramadan», a-t-il déclaré, affirmant, par ailleurs, que le plus important est d'assurer le contrôle sur les circuits de distribution. Il a aussi préconisé une lutte acharnée contre la spéculation, le renforcement des mécanismes de contrôle et la sensibilisation du consommateur. «Avec cette flambée, les prix des légumes ne seront plus à la portée de toutes les bourses», a-t-il conclu.