300 exposants, pas moins de 10.000 visiteurs attendus et l'ambition de faire de la Tunisie un «hub»... Consciente de l'attractivité grandissante du marché africain, deuxième plus importante croissance du PIB au monde après l'Asie, avec une moyenne annuelle d'environ 5%, la Tunisie se mêle de plus en plus de développement des TIC, désormais indispensable à la prospérité économique et sociale de tout pays. Le secteur privé tunisien s'apprête ainsi à organiser le Salon international des TIC dédié à l'Afrique — SITIC Africa 2016 —, prévu du 31 mai au 2 juin prochains : une première en Tunisie. De l'avis des experts et professionnels en la matière en Tunisie, le secteur des TIC ne cesse de prouver son potentiel en termes de valeur ajoutée, exportations, investissements et employabilité : il détient 7,5% du PIB, compte pas moins de 1.000 entreprises et demeure une source d'emplois pour environ 10.000 Tunisiens. «SITIC Africa 2016 ambitionne de faire de la Tunisie un hub africain pour les technologies de l'information, en plus de la promotion du partenariat tuniso-africain en la matière», souligne Férid Tounsi, organisateur du SITIC Africa 2016 et par ailleurs ancien DG de l'API, du Cepex et l'un des trois cofondateurs de «Tunisie Afrique Export». Dans une déclaration à La Presse, M. Tounsi fait savoir que 300 exposants participeront à ce salon d'envergure internationale, qui accueillera au Palais des expositions du Kram quelque 10.000 visiteurs professionnels qualifiés, regroupant plus de 3.000 décideurs et donneurs d'ordre tunisiens et étrangers. «Parmi les objectifs phares de ce salon : mieux faire connaître l'offre tunisienne auprès des PME africaines, mais aussi faire la promotion de la destination technologique de notre pays, soit en attirant des entreprises africaines en Tunisie, soit en motivant des bailleurs de fonds occidentaux (France, Belgique et Italie) et asiatiques (Chine) afin qu'ils accompagnent des PME tunisiennes en Afrique subsaharienne». Selon M. Tounsi, le SITIC Africa 2016 comportera trois volets : l'exposition, des rencontres BtoB et des workshops sur des sujets d'actualité portant sur les affaires dans le domaine des TIC en Afrique, les start-up et la formation. «L'exposition sera le noyau dur du salon, qui offrira un aperçu sur l'offre complète des TIC en Tunisie en matière de systèmes d'information, télécoms, digital marketing, formation, structures d'appui et innovation», indique l'organisateur. «On a vraiment besoin de se repositionner sur l'échiquier technologique du continent africain parmi des pays concurrents, dont le Maroc, l'Egypte et l'Afrique du Sud (...). Deux critères vont être tranchants dans le choix des participants : l'esprit d'innovation en Tunisie, qui permettrait de faire de ce pays une base de production et de redéploiement, d'un côté, et, de l'autre, la volonté d'accompagner des PME tunisiennes pour pénétrer en profondeur dans le continent africain dans le respect du principe gagnant-gagnant». Pour ne citer qu'un seul exemple, le marché des télécoms en Afrique connaît une surprenante croissance des investissements, dépassant les 50% en une année (2014), l'une des plus rapides au monde. Par conséquent, le marché des solutions télécoms d'origine africaine sera, systématiquement, dans le viseur de la majorité des opérateurs de la région. Grâce à sa forte «perméabilité» aux emplois, le secteur des TIC se hisse aux yeux des décideurs tunisiens en la matière au rang d'un «sauveur de l'économie tunisienne», pour reprendre les propos du ministre des TIC et de l'Economie numérique, Noômane Fehri, qui affirme qu'il sera possible de créer, à l'horizon 2020, quelque 100.000 emplois directs dans le secteur privé, dont 50.000 sur le marché intérieur, le reste sera réservé aux compétences tunisiennes à l'étranger.