La dégradation de la note de la dette tunisienne, de BBB- à BB+, par l'agence de notation internationale Fitch Ratings ne changerait rien en ce qui concerne le financement par les institutions internationales comme la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, ou l'investissement. C'est ce qu'a indiqué Ridha Saidi, ministre délégué chargé des Dossiers économiques, vendredi 14 décembre 2012, sur Shems Fm. Toutefois, des experts en la matière ont affirmé que les conséquences de la dégradation de la notation souveraine de la Tunisie ne se limitent pas aux marchés financiers. En effet, les agences de crédit export à l'instar de COFACE, SACE et ECGD, qui fournissent des garanties aux entreprises étrangères qui investissent en Tunisie, se fient également aux avis des agences de notation. L'abaissement de la note de la Tunisie aura pour conséquence des taux de garantie plus élevés et des lignes de garantie plus faibles et pourrait donc se traduire par une baisse des IDE. De plus, de récents travaux empiriques élaborés par le FMI montrent l'asymétrie entre les dégradations et les améliorations des notations souveraines. Cela veut dire que la Tunisie doit se préparer à un accueil par la communauté financière internationale moins favorable que par le passé et qu'elle doit dès à présent se mobiliser pour le rétablissement de son image et s'engager dans un programme dynamique d'Investor Relation. D'ailleurs, le fait que Fitch Ratings ait dégradé la Tunisie de deux crans sept mois après une décision similaire de Standard & Poor's, envoie un très mauvais signal à la communauté financière internationale et peut être associé à de faibles espoirs sur le potentiel d'ajustement de l'économie tunisienne.