Inquiétude sur la qualité des actifs et la faible transparence du secteur bancaire Les troubles sociaux et les tensions politiques persistent, principales causes de la dégradation de la note de la Tunisie selon Fitch Le «verdict» de l'agence de notation Fitch rating met à mal encore une fois le pays. La Tunisie n'arrice toujours pas à quitter la mauvaise posture ou' l'enfonce dans le «speculative grade». Sept mois après la dégradation de sa note auprès de Standard & Poor's, la Tunisie subit encore une baisse de sa note en devises étrangères (IDR) à long terme à BB+ contre BBB- auparavant. Même constat pour la note à long terme en monnaie locale, que Fith l'abaisse de BBB à BBB-. La perspective est négative selon la même agence. A cet égard, il convient de rappeler que l'agence avait dégradé, en mars 2011, la note souveraine de la Tunisie à BBB- avec perspectives négatives et confirmé ce rating, en février 2012. Pourquoi donc? Dans un communiqué rendu public, l'agence de notation internationale (qui figure déjà dans le Top 3 mondial des agences de notation) justifie sa décision par la persistance des troubles sociaux et les tensions politiques, « qui rendent la période de transition plus longue et plus difficile que prévu et les risques associés à ce processus ont donc augmenté », indique-t-on auprès de Fitch. Le communiqué ajoute encore que « les élections législatives et présidentielles ont été reportées à juin 2013 et pourraient être reportées à fin 2013 ». Et ce n'est pas tout pour Fitch. Les analystes de cette agence évoquent la détérioration des ratios de dette publique et extérieure. A en croire les estimations de Fitch, le déficit budgétaire pourrait ainsi atteindre 7,2% du PIB en 2012 et celui du compte courant 7,5% du PIB, mettant à rude épreuve les réserves officielles de change, qui ne couvrent actuellement que trois mois de paiements extérieurs courants. Idem pour l'inflation qui pourrait atteindre 5,5% en fin d'année. La qualité des actifs du secteur bancaire et la faible transparence inquiètent également les analystes de Fitch. Notation : les critères adoptés ! D'une façon générale, la notation d'un pays se fonde sur trois types des critères. Le premier du genre se trait à la situation politique du pays, soit à raison du 1/3 des critères adoptés. Les spécialistes en notation évoquent que ce critère est primordial dans le processus de notation. Les deux autres tiers sont liés à l'évaluation de l'état des finances publiques, aux équilibres financiers extérieurs, à la politique économique en général et à d'autres indicateurs économiques de base, tels que le revenu par tête d'habitant. Dans une déclaration antérieure (voir num du 6 avril 2012), Aurélie Martin, Analyste de notation de crédit souverain, Directeur associé au Standard & Poor's, confirme à notre journal, que « l'évaluation de la situation économique à court et à moyen terme après la révolution s'est basée sur le climat d'incertitude qui caractérisait le pays. d'où la note BBB- attribuée au pays avec perspectives négatives ». ZIED DABBAR
Les bureaux de Fitch clos en Tunisie Sur les colonnes du Journal «Le Temps», nous étions les premiers à annoncer que l'agence de notation Fitch Rating, envisage la fermeture de son bureau à Tunis. La fermeture du bureau tunisien de Fitch, opérationnel depuis une quinzaine d'années sous le nom de Maghreb Rating, est confirmée par le directeur général de France, à la fois président du conseil d'administration de Fitch North Africa, dans une déclaration à «Jeune Afrique».