Depuis le 14 décembre, la société pétrolière Petrofac est à l'arrêt officiellement et ceci malgré la rencontre du chef du gouvernement Youssef Chahed et du directeur général du groupe Petrofac, Ayman Asfari, venu spécialement de Londres, le 19 décembre 2016, pour trouver une solution. Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, a admis, ce mardi 27 décembre 2016, dans une interview accordée à Walid Ben Rhouma à l'émission Expresso sur Express Fm, que la société est toujours à l'arrêt malgré l'intervention de l'Etat.
Le ministre a indiqué, qu'au niveau de la présidence du gouvernement, une séance de suivi de l'application de l'accord fait avec les chômeurs diplômés fin septembre 2016, est prévue pour demain, mercredi 28 décembre 2016. Il a indiqué que les parties avec lesquelles a été signé l'accord l'ont respecté, que cela soit la société civile, les chômeurs diplômés, les autorités locales ou le gouvernement. Il a expliqué que ce sont les camions remplis de condensat (liquide de gaz très inflammable) qui sont parfois interceptés et interdits de quitter l'île, par d'autres parties différentes que celles avec lesquelles l'accord a été signé.
M. Trabelsi a précisé que les blocages actuels sont dus à une seule personne épaulée par sa famille, qui a des revendications personnelles : l'individu réclame qu'on lui crée son propre projet, une huilerie ! «Tout dollar qui n'est pas utilisé à bon escient est un dollar perdu pour les Tunisiens. Aujourd'hui, on doit unir nos efforts, notamment après Tunisia 2020, et il faut transformer ces opportunités en réalité, en production, en projets et en développement. Toute entrave à cette dynamique est une perte pour la Tunisie. Cela n'est ni normal ni acceptable que la production soit entravée par des individus ou pour des revendications personnelles ! Il faut que toutes les parties prenantes s'entraident pour permettre à la société de reprendre son activité», a martelé Mohamed Trabelsi.
On rappelle que chaque jour d'arrêt cause des pertes de l'ordre de 200.000 dollars, à savoir que 80% des revenus de Petrofac reviennent à l'Etat tunisien. En 2010, les ressources tunisiennes couvraient plus de 90% de ses besoins énergétiques, aujourd'hui elles ne subviennent qu'à 50%, à cause de l'arrêt de l'investissement dans ce secteur. Petrofac produit 12,5% des besoins du pays en gaz, soit environ 1 million de m3 de gaz par jour. Son unique client est la STEG qui rachète ses produits 22% moins cher que le prix du marché. Or, depuis l'arrêt de la société, la STEG est obligée de se ravitailler en Algérie....et en devises.