Lors d'une conférence de presse organisée par le parti Afek Tounes à son siège le 12 juillet 2011, Emna Mnif, en sa qualité de porte-parole du parti s'est exprimée par rapport aux derniers événements dont le parti a été victime, à Mahdia et à Gafsa. Elle s'est indignée face à des agissements qu'elle a qualifiés de contraires à la démocratie. Deux témoins, membres régionaux du parti, ont rapporté des détails des faits. A Mahdia, le parti avait préalablement sollicité le ministère de la Culture afin d'obtenir l'autorisation de tenir sa réunion dans le local dit Borj Mahdia, un espace culturel, qui abritera, entre autres, le festival d'été à partir du 14 juillet 2011. Le ministère a répondu favorablement à la requête et les préparatifs du meeting ont, de ce fait, commencé. Le parti s'est vu obligé de payer la facture d'électricité afin de rétablir le courant et s'est lui-même chargé de prévoir le podium. Néanmoins, sous l'influence de trois membres du Bureau organisateur du festival et leur menace de se retirer, ladite autorisation a été annulée et le ministère de la Culture s'est rétracté en retirant son accord. Afek Tounes a dû se réunir dans la rue en face de l'espace prévu. A Gafsa, le meeting était prévu le dimanche 10 juillet dans un local privé loué à ce titre. Le représentant régional du parti a déclaré que les affiches publicitaires de l'événement ont été déchirées et que le propriétaire du local a reçu des menaces d'incendier les lieux, si la réunion s'y tenait. Afek Tounes a, de nouveau, été obligé d'annuler ledit meeting. Emna Mnif, a déclaré sur un ton ferme que de tels agissements reflètent une nette intention d'avorter la transition démocratique. Aucun parti, disait-elle, n'a fait la révolution et aucun des partis ne peut se l'approprier. Elle a évité de préciser de quels partis il s'agissait, en attendant, selon elle des preuves concrètes, mais elle n'a quand même pas omis de dire que « bizarrement, le parti Ettajdid avait organisé et réalisé un meeting, le même jour, à Mahdia également et à la maison de culture ! ». Elle a déclaré à ce sujet que si la volonté de neutralité des espaces culturels y est vraiment, cette mesure devrait être appliquée à tous les partis politiques sans distinction. Cela devrait, également, signifier la neutralité des mosquées qui deviennent de haut-parleurs pour les partis islamistes. Mme. Mnif a, également, réfuté l'accusation lancée par certains au parti quant à des prétendues accointances avec le RCD. Elle a déploré ce genre d'accusation qui, selon elle, devient le meilleur prétexte pour mettre les bâtons dans les roues de tout parti qui commence à déranger. Elle a appelé l'Etat à garantir la sécurité des actions politiques structurées et à rompre définitivement avec les «anciennes méthodes». Elle a ajouté, par ailleurs, qu'il y a une intention délibérée de certains à détourner l'attention du peuple des élections et de l'importance de la Constituante par des « faux-problèmes » tels que le débat sur l'identité arabo-musulmane ou encore la normalisation avec Israël. Elle a appelé, à ce titre, les médias à faire élever le niveau du dialogue sur des questions cruciales et éviter de focaliser sur des sujets de diversion. Mme. Mnif a ajouté que les pressions exercées sur Afek Tounes, n'ont pas l'air de s'arrêter du fait qu'à Jelma, lieu du prochain meeting, des signes de protestation ont déjà commercé à se faire sentir, mais que « Personne n'arrêtera Afek Tounes dans sa mission », en concluant par qualifier ces actes de « déshonorants pour la révolution ».