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Au lieu de vendre ses biens, l'Etat puise dans nos poches
Publié dans Business News le 21 - 10 - 2024

Riche actualité cette semaine. De quoi remplir un beau bêtisier.
La Banque mondiale a publié mercredi dernier son « Rapport semestriel sur la situation économique dans la région MENA » et a révisé à la baisse les prévisions de croissance de la Tunisie aussi bien pour 2024 que 2025. Ainsi, pour 2024, la Banque mondiale prévoit désormais une croissance de 1,2%. En mai dernier, elle nous prévoyait 2,4%. Pour 2025, elle prévoit désormais une croissance de 2,2% contre 2,3% en mai dernier.
Pour rappel, la Tunisie a enregistré au premier semestre une croissance de 0,6%. Comment va-t-elle atteindre 1,2% à la fin de l'année, alors que tous les signaux sont au rouge, que les plus grands investisseurs sont en prison et que l'Etat n'a annoncé aucun véritable grand projet ?
Pour rappel, aussi, l'ancien chef du gouvernent Ahmed Hachani, qui s'est bien illustré par son insignifiance, nous miroitait une croissance de 3% pour 2024. Merci de ne pas rire trop fort.
La question est donc comment la Tunisie va-t-elle atteindre au second semestre le triple de la croissance enregistrée au premier semestre afin qu'elle puisse atteindre 1,2% à la fin de l'année ?
Kaïs Saïed a la réponse et il l'a donnée jeudi dernier en recevant Fethi Zouhair Nouri, gouverneur de la Banque centrale. Il faudra réviser la méthode de calcul des taux de croissance. Il a souligné « que les éléments utilisés pour calculer les taux de croissance nécessitent une révision. L'expérience a montré, non seulement en Tunisie mais aussi dans de nombreux autres pays, que ces taux ne sont pas objectifs. » Merci de ne pas rire trop fort.

Oublions 2024 et ses taux de croissance initialement miroités de 3% et de 2,4% et concentrons-nous sur l'avenir. Soit dit en passant, je parie tout de suite que même le 1,2% annoncé dans les prévisions révisées de la Banque mondiale ne sera pas atteint.
Pour 2025, la Banque mondiale prévoit une croissance de 2,2%, soit plus de 3,5 fois celle obtenue au premier semestre 2024.
Pour atteindre un tel pourcentage, il faudrait que l'on tombe sur de nouveaux gisements de pétrole, que l'on retrouve la production de phosphate de 2010 ou que l'économie soit boostée par des mesures révolutionnaires en faveur des investisseurs.
Si de telles mesures existaient, elles figureraient forcément dans le projet de la Loi de finances.
À la lecture de ce projet de loi, on constate des hausses d'impôt et de taxes frappant plusieurs secteurs et catégories de la population. Certes, il y a des réductions d'impôt pour d'autres catégories de la population, mais il s'agit d'un faux cadeau. En augmentant les charges de certains secteurs, comme ceux des grandes surfaces, des télécommunications, des banques et assurances et autres, l'impact final touchera inévitablement le consommateur, toutes catégories sociales confondues. L'Etat prendra de la main gauche ce qu'il a donné de la main droite.
À la louche, le Tunisien travaille six mois pour l'Etat et six mois pour la famille, comme l'a indiqué Business News dans sa Une de vendredi dernier.
Forcément, quand on augmente les impôts de certains secteurs, il y a une inflation. Et quand il y a inflation, il y a baisse de la consommation. Et quand il y a baisse de la consommation, il y a baisse de la production. Et quand il y a baisse de la production, il y a baisse de la croissance.
Autre mesure dans ce projet de loi de finances, l'Etat prévoit d'emprunter davantage d'argent aux banques. Or si l'Etat pioche dans l'argent des banques, que va-t-il rester pour les entreprises privées ? Quand les banques ne peuvent plus prêter aux privés, les privés ne peuvent plus embaucher et produire des richesses. Et quand il n'y a pas de recrutement et de production, il n'y a pas de croissance. C'est mathématique. C'est même scolaire.
Maintenant, il faudra qu'on nous explique comment la Tunisie va améliorer sa croissance en 2025, alors que son projet de loi de finances prévoit des mesures qui la flinguent ?

Pour booster la croissance, il faut d'abord et avant tout un climat politico-économique sain. Ce n'est pas notre cas. Il faut ensuite que l'Etat lance de gros projets, car l'Etat a toujours été une locomotive pour l'économie. Ce n'est pas notre cas. Il faut qu'il y ait suffisamment d'argent dans l'économie pour inciter les privés à produire et à embaucher. Ce n'est pas notre cas. Il faut rassurer les investisseurs et leur offrir des encouragements. Ce n'est toujours pas notre cas.
Le projet de la Loi de finances 2025 ne prévoit rien de ces mesures, c'est même tout le contraire.
Il ressemble comme deux gouttes d'eau à un projet de loi de finances des années 1970 d'un pays socialiste, voire communiste.
Or, c'est évident (du moins à mes yeux), ce n'est pas en faisant du socialisme que l'on peut réaliser de la vraie croissance durable.
Les pays ne peuvent être développés et enregistrer des croissances à deux chiffres qu'en libéralisant leurs marchés, qu'en encourageant leurs entreprises privées et qu'en développant leurs infrastructures. Cela a été prouvé depuis des décennies dans de dizaines de pays. Les adeptes du socialisme, du communisme et du collectivisme n'ont qu'à lire l'Histoire et les expériences des pays qui ont adopté ces doctrines éculées. On ne peut pas créer de la richesse en enlevant aux riches pour donner aux pauvres. On ne peut pas créer de la richesse en payant des gens pour ne rien faire. On ne peut pas créer de la richesse en encourageant la paresse. Seul le travail, et uniquement le travail, est salutaire.

Pour le cas de la Tunisie, le problème est encore plus aigu. Non seulement, il tient à faire un mélange anachronique de socialisme et de collectivisme (avec ses sociétés communautaires, notamment), mais il tient à déposséder de leurs biens ceux qui travaillent. En imposant à 40% les salaires élevés, il encourage les plus méritants à émigrer ou à frauder. Pourquoi travailleraient-ils plus pour gagner plus, si l'Etat va leur voler plus de 50% des fruits de leur labeur ?
Pire, le régime de Kaïs Saïed ne se suffit pas d'adopter des doctrines éculées et éprouvées, mais il refuse de mettre la main à la pâte. Il préfère prélever dans nos poches plutôt que de puiser dans les siennes.
Pour réussir, les pays développés ont libéralisé leurs marchés comme indiqué précédemment, mais ils ont aussi privatisé toutes les entreprises publiques évoluant dans les secteurs concurrentiels. Ils ont aussi favorisé une saine concurrence entre les entreprises et supprimé toutes les démarches administratives qui bloquent l'économie. Rien de tout cela n'est observé en Tunisie.
Kaïs Saïed refuse net que l'on privatise les entreprises publiques privatisables. Pourquoi l'Etat détient-il encore la RNTA ou Tunisie Autoroutes et impose-t-il le monopole ? Pourquoi détient-il la majorité dans Tunisie Telecom et Tunisair ? Pourquoi interdit-il le ciel ouvert, empêchant ainsi les Tunisiens de voyager à prix réduit ? Pourquoi n'ouvre-t-il pas à la concurrence le transport par le rail ? Pourquoi n'ouvre-t-il pas à la concurrence la distribution de l'électricité, empêchant ainsi les Tunisiens d'avoir une électricité moins chère ? Pourquoi empêche-t-il les Tunisiens de vendre leur propre électricité produite par énergie solaire ? Pourquoi et comment accorde-t-il des autorisations pour ouvrir des bars et des débits de boissons alcoolisées ? Pourquoi et comment accorde-t-il des subventions aux boulangeries ? Pourquoi et comment accorde-t-il des autorisations pour importer du café, du thé, du chocolat, des voitures, etc. ? Pourquoi et comment accorde-il des autorisations pour des sociétés de transport et de taxis ? Pourquoi et comment accorde-t-il des autorisations et des avantages aux uns et pas aux autres ?

En imposant des autorisations pour tout et n'importe quoi, l'Etat ne favorise pas la croissance, il encourage la fraude et la corruption.
En refusant de privatiser ses entreprises publiques, l'Etat ne favorise pas la croissance, il encourage la paresse et la médiocrité, car il a été prouvé (dans tous les pays) que le privé est mille fois plus efficient que le public.
En imposant le monopole dans plusieurs secteurs et le népotisme dans d'autres, l'Etat ne favorise pas la croissance, il empêche la saine concurrence.
Il a été démontré (dans tous les pays) que l'Etat gagne beaucoup plus en libéralisant son marché, en supprimant le monopole et les autorisations et en favorisant la saine concurrence et la libre entreprise.
Il a été démontré (dans tous les pays) que les entreprises sont majoritairement mieux gérées dès lors qu'elles sont privatisées.
Plutôt que d'adopter ces basiques règles à succès de la gouvernance économique, l'Etat tunisien est encore figé dans le siècle dernier avec des concepts éculés. Il ne veut pas de libre marché, il ne veut pas de saine concurrence, il veut le monopole et il ne veut pas privatiser. Et comme il doit trouver de l'argent pour payer ses fonctionnaires (dont une partie est payée pour ne rien faire), ses entreprises communautaires et aider les soi-disant démunis (dont une partie est composée de paresseux et d'incapables), il va puiser dans l'argent de ceux qui travaillent et « s'enrichissent » de leur travail.
Avec une telle politique rétrograde, il est impossible, totalement impossible, d'obtenir une vraie croissance que ce soit en 2025 ou en 2050. Cela ne s'est jamais vu et ne se verra jamais.


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